Les eaux polynésiennes sont-elles encore un véritable sanctuaire marin pour les baleines à bosse ?
La dernière saison d’observation a parfois eu des allures de parc d’attractions sur le plan d’eau. Le nombre de prestataires a augmenté entre Tahiti et Moorea et les règles ne sont pas toutes respectées. « On pensait que c’était plus facile à régler comme problème de demander aux gens d’arrêter de harceler les animaux parce que ça, ça a une conséquence pas immédiate mais qui est significative sur du moyen terme notamment sur la reproduction et le soin aux jeunes », explique Agnes Benet de l’association de protection des cétacés Mata Tohora.
Les cétacés subissent aussi différentes pressions avant même leur arrivée dans nos eaux. Des pressions naturelles avec les prédateurs , mais aussi des pressions liées à la surpêche du krill. Et l’augmentation de la température des océans fait aussi migrer encore plus au sud ces crustacés, qui constitue une part importante de leur régime alimentaire. « Aujourd’hui on évalue à peu près de 500 à 700 km de plus pour aller au Sud pour se nourrir. Sachant qu’il y a moins de nourriture. Après il faut qu’elles remontent dans les eaux tropicales pour mettre bas et se reproduire. »
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Pour valider l’hypothèse que les baleines resteraient plus au Sud à l’avenir, les scientifiques ont besoin d’observer les cétacés sur plusieurs années. Mais déjà les cycles migratoires sont décalés : « Les deux dernières années on a observé un décalage dans les saisons. On a observé des baleines très tôt, au mois d’avril puis en suite plus rien et le plus grand nombre de baleines et arrivé en septembre, donc assez tard. »
Le sanctuaire de Polynésie restera t’il un espace préservé pour la reproduction des cétacés ? Difficile de le prédire et de savoir si les espèces auront les capacités de s’adapter dans un milieu menacé…