L’Australie, en période de sécheresse, est en proie aux flammes depuis septembre 2019. Le sud-est du pays fait face à des incendies d’une ampleur inédite. Les populations évacuent en masse les zones sinistrées. Plus de 5 millions d’hectares sont déjà partis en fumée et ont ravagé la faune et la flore.
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La vague de chaleur et le vent laissent craindre au pire. Les fumées épaisses noircissent le ciel dans un climat de canicule qui persiste. Et l’air y est parfois difficilement respirable. « Certains jours, on a eu beaucoup de fumée. On évitait de trop sortir. C’était même difficile à respirer parfois. On fait attention pour les randonnées comme on est en état d’urgence. On nous dit bien où il faut aller, qu’il faut prendre de l’eau avec nous, qu’il ne faut pas prendre n’importe quel chemin, de ne pas faire de barbecue etc. » confie Vaiana Mihuraa, une Polynésienne en vacances à Sydney.
La fumée des incendies de forêts en Australie a même atteint la Nouvelle-Zélande, située à des milliers de kilomètres, et des glaciers habituellement blancs ont pris une nuance de couleur caramel. Mais poussés par les vents, les nuages de fumées n’atteindront pas le fenua. « Les fumées vont être prises dans la circulation générale, dans les vents. On le voit sur les images satellites : les fumées se propagent vers l’ouest, puisque actuellement on a des vents d’ouest vers l’Australie qui ont atteint la Nouvelle-Zélande, et qui se propagent vers le sud-est du Pacifique. (…) Il n’y a aucun risque pour la Polynésie car on est assez loin. Il y aura une dispersion de ces fumées. On est protégés, il n’y aura pas d’impact de fumées d’Australie ici, pour l’instant » explique Sébastien Hugony, responsable de la communication à Météo-France Polynésie.
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Autre inquiétude en Australie, avec l’intensité des feux, la chaleur peut créer des courants ascendants localisés et des orages qui, à leur tour, pourraient déclencher de nouveaux feux. Un phénomène appelé pyrocumulus selon les météorologistes. « À proximité des incendies, les particules de fumées qui sont mises dans l’atmosphère vont faire condenser la vapeur d’eau et créer un nuage appelé pyrocumulus. Et ce nuage va créer un peu plus loin des averses de pluies mélangées à de la poussière, avec derrière un assèchement de la masse d’air, des orages, ce qui va contribuer à faire propager l’incendie » poursuit Hugony.
L’Australie, victime du réchauffement climatique reste dans une situation très vulnérable. Le pays se prépare à une nouvelle aggravation des catastrophiques feux de forêt ce week-end, après l’évacuation vendredi par la marine nationale d’un millier de personnes cernées par les flammes dans une ville du sud-est.