Deux études pour évaluer l’impact des DCP dérivants en Polynésie

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Bien connus des usagés de la mer et plus particulièrement des pêcheurs, les DCP dérivants sont un véritable fléau environnemental. Estimés à plusieurs dizaines de milliers sur l’ensemble du Pacifique, ces dispositifs de concentrations de poissons sont interdits dans nos eaux. Pourtant, ils s’échouent chaque année sur nos côtes, ce qui engendre un coût pour leur retraitement. Afin de connaitre leur nombre exact et identifier les armateurs incriminés, la Direction des Ressources Marines diligente deux études.

Publié le 29/05/2022 à 17:57 - Mise à jour le 01/06/2022 à 15:36

Bien connus des usagés de la mer et plus particulièrement des pêcheurs, les DCP dérivants sont un véritable fléau environnemental. Estimés à plusieurs dizaines de milliers sur l’ensemble du Pacifique, ces dispositifs de concentrations de poissons sont interdits dans nos eaux. Pourtant, ils s’échouent chaque année sur nos côtes, ce qui engendre un coût pour leur retraitement. Afin de connaitre leur nombre exact et identifier les armateurs incriminés, la Direction des Ressources Marines diligente deux études.

Ils seraient plus de 50 000 DCP à errer sur l’ensemble de l’océan Pacifique. Un chiffre impressionnant et pourtant sous-évalué selon les spécialistes. Ces DCP ou dispositifs de concentration de poissons dérivants, largués hors ZEE par les bateaux-usines étrangers, sont actuellement dans le viseur de la Direction des Ressources Marines (DRM). Drainés par les courant océaniques, ils s’échouent par milliers sur nos côtes chaque année et infligent des dégâts sur l’environnement : « Leur échouage a plusieurs conséquences désagréables. D’abord, ce n’est pas très joli esthétiquement, et c’est polluant parce qu’ils sont notamment faits de plastiques, de polystyrène, de métaux lourds dans les batteries etc. Aussi, cela peut détruire une partie de la diversité des récifs lorsqu’ils s’échouent. Et il n’est pas rare que des personnes dans leur embarcation se prennent une partie du DCP qui est le filet, et qui vient gêner la navigation » indique Jean-Claude Gaertner, directeur de recherches à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

Ainsi la DRM, en collaboration avec l’IRD et l’ONG The Nature Conservancy (TNC), a lancé deux études afin d’évaluer précisément leur nombre et leur impact. Des analyses qui permettront au Pays d’identifier les armateurs et de leur demander des comptes : « On peut considérer que ce n’est pas normal que la Polynésie qui interdit la pêche sous DCP dérivants dans ses eaux, reçoive ces quantités de DCP ».

Embarquant balises GPS et autres sonars, ces mouchards 2.0 sont devenus au fil des années des outils indispensables pour les professionnels de la pêche. Pouvant à la fois situer et évaluer au kilo près un banc de poissons, ils pèsent sur les ressources marines : « Toujours en dehors de la ZEE polynésienne, cette technique sous DCP dérivants est très efficace -sans doute trop-, et tellement, que les scientifiques qui travaillent notamment sur les thonidés, sont inquiets sur l’avenir de la ressource qui est mise à mal par ces techniques de pêche ».

L’IRD devrait donner ses conclusions d’ici fin d’année. Il encourage les habitants des archipels témoins ou victimes de ces DCP à se faire connaitre via son dispositif DCPech disponible sur le site de DRM.

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