COP26 : les territoires insulaires exigent des actions

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C’est ce vendredi que la COP 26 prend fin en Ecosse. Grande surprise de ce sommet : l’engagement commun des Etats-Unis et de la Chine, deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, de renforcer leur action climatique. Du côté des petits états insulaires comme la Polynésie, les attentes sont conséquentes. Ce sont les premiers touchés par le réchauffement climatique et les signaux d’alerte se manifestent déjà.

Publié le 12/11/2021 à 15:46 - Mise à jour le 12/11/2021 à 15:47

C’est ce vendredi que la COP 26 prend fin en Ecosse. Grande surprise de ce sommet : l’engagement commun des Etats-Unis et de la Chine, deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, de renforcer leur action climatique. Du côté des petits états insulaires comme la Polynésie, les attentes sont conséquentes. Ce sont les premiers touchés par le réchauffement climatique et les signaux d’alerte se manifestent déjà.

Les états insulaires voient leurs environnements changer à mesure que les grands pays consument la planète. Parmi les victimes, les peuples du Pacifique dont celui de la Polynésie. Des territoires qui se sont fait entendre en Ecosse par la voix du Premier ministre des Fidji. Le représentant a rappelé leurs devoirs et engagements aux géants économiques et demandé la création d’un fonds inédit au bénéfice des îles du Pacifique. « Le message qui est porté c’est : rendez-vous compte, vous arrivez aujourd’hui jusqu’à menacer notre survie sur nos propres terres, et surtout en milieu insulaire. Moi j’ai eu l’occasion d’échanger aussi avec le groupe AOSIS qui est plutôt dans les Caraïbes. J’ai croisé des gens du Pacifique. Il y a une unité des peuples insulaires, c’est très très fort et on l’a vu à cette COP, pour dire ‘vous devez relever vos ambitions en terme de trajectoire, vous devez renforcer les budgets d’adaptation, parce que le temps que vous baissiez ces pollutions, nous on commence déjà à subir les effets du changement climatique' », déclare la députée Maina Sage, porte-parole de la commission développement durable de l’Assemblée nationale.

Parmi ces effets : l’impact du réchauffement sur les récifs coralliens dont dépendent plus de 500 millions de personnes dans le monde. Selon le dernier rapport du Giec, ces structures naturelles formées par les coraux pourraient rapidement disparaître avec la hausse des températures augurée. « S’ils disparaissent, en quelques sortes on a un peu des réfugiés climatiques parce que ça veut dire que ces gens-là n’auront plus de sources de nourriture, ça veut dire qu’il n’y aura plus de poisson à aller pêcher, il n’y aura plus non plus de revenus économiques, estime Laetitia Hedouin, chargée de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique. Ça veut dire que comment ces gens vont pouvoir arriver à vivre si on n’a plus de tourisme et si les barrières récifales disparaissent, ça veut dire que l’érosion côtière qu’on connait déjà va s’accentuer et donc il va falloir construire des aménagements pour essayer de lutter contre la nature. Mais on sait déjà que toutes les constructions que l’humain peut faire, ne sont pas assez solides face en quelque sorte à la force de la nature. »

À moindre échelle, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie abritent la quasi-totalité des récifs coralliens français, qui représentent au total la 4e réserve au monde des récifs.

Au fenua, les scientifiques du Criobe suivent l’état des récifs depuis plus de 50 ans. Et malgré des épisodes de perturbations, nos coraux ont pu se régénérer : « Maintenant, il faut faire attention parce qu’on est passé par quelques années : 2016, 2017, 2019 où on a eu de forts épisodes de blanchissement et notamment 2019 dans les îles de la Société, on a perdu en 3-4 mois, 50% des coraux vivant sur la zone décimètre. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que ces coraux ont mis 7 ans à revenir à leur état adulte, et qu’en 3 mois on en a perdu 50%. Si ces événements, comme le prédit le Giec, se font de plus en plus fréquents voire de manière annuelle, et si tous les ans vous perdez 50% de vos coraux, au bout d’un moment on n’aura plus ces bébés coraux qui auront le temps de se réimplanter et de reconstruire un récif coralien. »

Populations civile, scientifique et politique s’accordent aujourd’hui sur le principe d’urgence, reste à savoir si les actions suivront cette fois-ci.

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