À Punaauia, des riverains lassés du non-respect des baleines

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"Laissez les baleines en paix !" : c’est le message des riverains de la Pointe des Pêcheurs. Il vise les bateaux qui ne respectent pas les règles d’approche des cétacés. Le week-end dernier, plusieurs manquements ont encore été constatés dans la baie de Punaauia, alors même que l’observation est interdite dans les lagons, les baies et les passes. Une situation qui ne date pas d’hier, déplore l’association de défense des cétacés, Mata Tohora.

Publié le 01/09/2022 à 15:10 - Mise à jour le 01/09/2022 à 15:30

"Laissez les baleines en paix !" : c’est le message des riverains de la Pointe des Pêcheurs. Il vise les bateaux qui ne respectent pas les règles d’approche des cétacés. Le week-end dernier, plusieurs manquements ont encore été constatés dans la baie de Punaauia, alors même que l’observation est interdite dans les lagons, les baies et les passes. Une situation qui ne date pas d’hier, déplore l’association de défense des cétacés, Mata Tohora.

Le message est clair et visible de loin, depuis le plan d’eau (voir photo ci-dessus) : il illustre le ras-le-bol des riverains qui observent trop souvent le non-respect des règles d’approche des baleines. Toriki Sanchez vient surfer ici depuis sa petite enfance. Comme d’autres, il constate de plus en plus d’abus, qu’il s’agisse de clubs de plongée, de jet-skis ou encore de particuliers : « Chaque année, il y a de plus en plus de monde qui viennent les voir. On a essayé de sensibiliser les bateaux qui viennent ici. Vu que les autorités ne font pas grand-chose par rapport à ça, du coup, avec les amis, on a fait un graffiti pour sensibiliser les gens. Maintenant, c’est aux autorités de faire quelque chose vu que nous, on ne peut pas faire plus ».

« Tous les samedis, tous les dimanches… il y a des gens qui viennent trop près des baleines. Les gendarmes maritimes ne sont pas sur les lieux. Maintenant la population se lève, les jeunes surfeurs de la Pointe des Pêcheurs, et je trouve que c’est une bonne chose. Je souhaite que ça ne dérive pas vers de l’agressivité » confie de son côté Vetea David, ancien surfeur professionnel.

« Disneyland, c’est le terme qu’on utilise, parce qu’à chaque fois que les baleines sont là, qu’elles viennent se reposer… tu as pas mal de bateaux qui sont proches d’elles, ils sont même carrément dans leur trajectoire. Les pauvres, elles ne savent pas comment faire, elles essaient d’échapper à l’homme » ajoute de son côté Eto, chanteur et militant écologiste.

La commune de Punaauia accueille plusieurs centres de plongée. Parmi les trois contactés, aucun n’a souhaité donner suite à nos demandes d’interviews. Pour l’association de protection des cétacés, Mata Tohora, il est plus que temps que les choses changent : « Les gens connaissent les règles d’approche, mais aujourd’hui, le problème n’est pas de les connaître, mais de ne pas les respecter. Déjà depuis maintenant dix ans, au minimum, il y a vraiment des incivilités au niveau des animaux, un manque de respect évident. Encore ce week-end, il y avait des bateaux dans la baie de Punaauia, alors que c’est interdit d’être à moins de 300 mètres autour des baleines dans les baies. Je comprends la colère des gens parce que j’ai moi-même cette colère depuis des années. Aujourd’hui, il faut que ça change » martèle Agnès Benet, biologiste marin et fondatrice de Mata Tohora.

Lire aussi > Les baleines de retour en Polynésie, les associations sur le front de la sensibilisation

L’association souhaiterait la mise en place de brigades avec les communes. En attendant, le code de l’environnement prévoit des sanctions en cas de non-respect des règles d’approche. Reste également la possibilité de saisir la justice, une bataille qu’a déjà menée l’association en 2017.

Également contactée par notre rédaction, la Direction de l’Environnement n’a pas donné suite à nos demandes d’interviews.

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