Tahiti Nui Télévision : Vous êtes intervenu lors de la session budgétaire sur la situation financière de la Polynésie. Quelle est-elle, aujourd’hui ?
Yvonnick Raffin, ministre des Finances et de l’Économie, chargé de l’Énergie, de la Protection sociale généralisée et de la Coordination de l’action gouvernementale : « La situation financière du Pays n’est pas si catastrophique que ça parce que nous avons effectivement injecté énormément d’argent, par le plan de sauvegarde des emplois, et surtout aussi par l’accompagnement de l’État à hauteur de 25 milliards de Fcfp, qui sont venus au chevet des entreprises. Donc nous sommes aujourd’hui dans les atterrissages prévus à fin 2021 sur le trait du budget que nous avions voté en 2020. »
Quel a été l’impact de cette crise Covid ?
« D’abord, cela a été un impact humain. Je ne vais pas revenir dessus, effectivement, c’est triste. Cette crise nous a affecté de manière brutale tel un tsunami. Après, si vous donnez des chiffres, pour moi, cela ne veut rien dire. »
Il y a des secteurs plus impactés que d’autres ?
« On s’est d’abord attaché à venir sauvegarder la santé, mettre les moyens sur la santé pour que toutes les femmes et les hommes de ce pays trouvent une dignité. C’était notre priorité : d’abord sauver la santé. »
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Un second prêt va être contracté par le Pays. Quel est le niveau d’endettement de la Polynésie française ?
« Un second prêt de l’ordre de 35,8 milliards de Fcfp a été contracté et accepté par l’État, que je remercie au passage. Je voudrais juste rappeler une chose : un dossier comme celui-là prend un an. Ça nous a pris un an de négociation, donc quand j’entends que nous avons perdu beaucoup de temps, au contraire, on n’a pas perdu de temps. À ma prise de fonction dès le mois de septembre, j’étais à Paris à commencer à négocier, à discuter de ce second prêt. Ça nous a pris un an puisque les discussions ont démarré le 3 octobre et ont abouti le 23 septembre. »
Vous avez indiqué que le rythme des réformes allait s’accélérer. Quelles sont les réformes sur lesquelles vous travaillez actuellement ?
« Avant de parler de réforme, il faut peut-être d’abord dire à quoi va servir ce deuxième prêt. D’abord, c’est financer les besoins de la santé, sauver notre compagnie ATN, sauver notre CPS donc les comptes sociaux, et surtout aussi financer le plan de relance. Donc voilà, c’est l’enveloppe qui sera dédiée pour venir au secours de notre économie. »
Des réformes vont être prises dans les prochains jours ?
« Les prochains jours, non. En tout cas, je vais présenter les premières recommandations quant à la réforme de la protection sociale généralisée puisque le Pays injecte encore 7,4 milliards, ce qui fera 24 milliards en deux ans pour soutenir, encore une fois, les dépenses de prestations de santé, de retraite… et c’est à ce prix-là que nous pourrons continuer -pas très longtemps-, ce qui suppose effectivement engager très rapidement, dès 2022, les premières mesures d’une réforme en profondeur de notre protection sociale généralisée. »
Il faudra bien rembourser cet emprunt auprès de l’État. Est-ce que de nouvelles taxes vont émerger ?
« Je veux rassurer la population, il n’y aura pas d’impôt sur le revenu. Bien évidemment, ce ne sont pas des subventions, ce sont des prêts qu’il va falloir rembourser à un moment donné. Pour répondre à votre question sur l’endettement du Pays, il faut revenir un petit peu avant la crise. Avant la crise, l’endettement net du Pays était de 80 milliards. L’endettement net, l’encours net à fin 2020, a été de 111 milliards. L’encours net estimé à fin 2021 est de l’ordre de 116 milliards. Mais tout ça, c’était pour financer la sauvegarde des emplois et les dépenses de santé. Et nous estimons à fin 2022, un encours net à 128 milliards. C’est vrai que ce sont des chiffres qui donnent le tournis, mais en faitn il faut mettre tout ça en perspective avec les recettes fiscales. Aujourd’hui, nos recettes fiscales sont estimées entre 130 et 135 milliards, donc ça veut dire qu’en fait nous avons les capacités de rembourser nos emprunts. »
Jacques Raynal a encore une fois appelé les non-vaccinés à franchir le pas, à l’Assemblée. Est-ce qu’il ne faudrait pas commencer par le gouvernement ? Quel est le statut vaccinal du gouvernement aujourd’hui ?
« Déjà, moi, je suis vacciné depuis le 27 février, mais il ne faut pas le dire parce que c’est un secret médical, il parait… Maintenant, si vous voulez parlez du vice-président, ce dernier s’est engagé à être conforme à la loi. »