Avant la crise, le marché de Uturoa avait ses présentoirs chargés de produits du terroir. Aujourd’hui ils le sont moins. Et un mois après le déconfinement, les ventes ne décollent toujours pas… « Mais alors pas du tout…, souffle Marita, une agricultrice. Même si le confinement est levé, ça n’a pas changé, ça baisse, ça baisse et il n’y a pas beaucoup de clients… »
Du côté des fleuristes, le constat est le même. Aujourd’hui, les compositions florales ne se vendent que pour les enterrements. Les étals sont désespérément vides. « Là on fait un peu de bouquets parce qu’il y a un décès à Taha’a, confie Lucile. Il y vraiment une baisse, mais une baisse de baisse. Il n’y a personne qui vient… »
Le pouvoir d’achat n’est plus ce qu’il était. Les commerçants du marché tournent à moins de 25% de leur capacité.
– PUBLICITE –
« C’est très calme… A partir d’1 heure de l’après-midi, il n’y a plus personne au marché, indique Carole, qui tient un stand de pâtisseries. Déjà, notre production, on l’a divisée par deux et malgré ça, on ne vend que la moitié. Alors c’est assez dur, c’est pour ça que l’on est vraiment prudent dans la fabrication des pâtisseries, parce qu’on ne peut pas les conserver. »
A l’étage, les produits artisanaux restent pour la plupart sous les draps. Seul un quart des exposants a repris du service, comme Monique. Cette couturière est heureuse d’avoir repris le travail, « mais ça a beaucoup changé, concède-t-elle. C’est vraiment catastrophique, il n’y a personne depuis 2 jours qu’on est là… »
La commune de Uturoa ne reste pas insensible aux difficultés de chacun, et s’engage à faire de son mieux pour accompagner les acteurs économiques de la circonscription.
« On se rend compte aujourd’hui que la relance économique se fait très difficilement, explique Sylviane Terooatea, maire de Uturoa. Et si la commune ne met pas la main à la pâte, ça va être difficile pour tout le monde. Il n’y a pas que le marché, il y a aussi nos commerçants et des sociétés qui ont besoin d’être aidés pour le démarrage, donc on veut pas avoir la mort de nos entreprises ici à Uturoa… »
Le retour à la normale n’est pas encore pour aujourd’hui. Même si certains ne perdent pas espoir, l’activité est au plus bas.