Malgré l’ouverture des frontières, l’activité du safari au ralenti à Tahiti

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Depuis le confinement, le secteur du tourisme connait beaucoup de difficultés. Nombreux sont les prestataires qui ont dû fermer boutique pendant que d’autres tentent tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau, tels que les spécialistes du safari au fenua.

Publié le 28/07/2020 à 16:34 - Mise à jour le 28/07/2020 à 16:34

Depuis le confinement, le secteur du tourisme connait beaucoup de difficultés. Nombreux sont les prestataires qui ont dû fermer boutique pendant que d’autres tentent tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau, tels que les spécialistes du safari au fenua.

Cela fait 30 ans qu’une entreprise qui propose des safaris dans les vallées de Tahiti a été créée. S’il y a quelques mois encore, tout semblait aller pour le mieux, aujourd’hui elle se trouve en grande difficulté.

« Nous avons arrêté complètement l’activité en avril-mail. On a repris timidement en juin. On a fait 15% de ce qu’on fait d’habitude les autres années en juin. En juillet, on espère faire 25%, mais c’est pas très bien parti. En août, on va peut-être faire un peu plus, jusqu’à 30%. Le problème, ça sera surtout vers la fin de l’année, avec la saison des pluies, et on sait très bien qu’en Polynésie, à partir du mois de décembre jusqu’à mars, on a pratiquement plus personne dans les hôtels. Même s’ils rouvrent, ça ne changera pas grand chose. C’est sûr que c’est pas cette année qu’on va battre des records de présence. D’autant plus qu’on a un gros problème, les paquebots ne viendront pas jusqu’à pratiquement fin avril » explique Patrice Bordes, propriétaire de Tahiti Safari Expedition. « J’avais prévu que de toute façon, ça allait être comme ça, donc on n’est pas trop surpris. On va faire le dos rond pendant quelques mois » ajoute-t-il.

Le chef d’entreprise a bien du mal à remplir ses 5 véhicules tout-terrain. Il a même dû se séparer de trois personnes sur les 6 qu’il employait avant l’arrivée du Covid-19 : « Mes deux guides, les plus anciens, sont en salaire DIESE pour l’instant. Ils sont à temps partiel ».

La clientèle se fait donc rare malgré l’ouverture des frontières aux touristes internationaux : en moyenne, il a eu 80 à 100 personnes en juillet au lieu des 700 habituellement. « Pour l’instant, on arrive à s’en sortir avec quelques personnes par-ci par-là. (…) Le territoire fait tout ce qu’il peut, il ne peut pas faire plus. Il faut que les gens comprennent qu’il faut qu’on reprenne le travail avec beaucoup de précautions, et c’est ce qui est fait ». Quand au tourisme local, Patrice Bordes ne compte pas trop dessus : « Le tourisme local nous profite très peu cette année par rapport aux autres années. Je sens que les gens sont très frileux. On n’a pas encore touché les nouveaux arrivants : les professeurs, les gendarmes, les militaires… ».

Et au lieu de 8 personnes par véhicule, ils ne sont plus que 4, afin de respecter la distanciation physique, précise Sydney Chapman, l’un des guides : « Si tout le monde joue le jeu, respecte ls gestes barrières etc., oui je reste confiant pour l’avenir du tourisme ». Il est important pour les employés de cette plus grande entreprise de safari du pays de rester positifs.

Pour les plus petits prestataires, Vaitea Etilage, guide touristique à Safari Islander, dernier venu dans ce secteur, le constat est sans équivoque : plus de paquebots zéro clients. « On attend l’arrivée en masse des touristes comme avant confinement. C’est une activité très prometteuse les safaris (…) On va patienter. On a mis beaucoup de temps à avoir la licence touristique donc c’est pas maintenant qu’on va lâcher » confie-t-il.

Combien de temps encore allons-nous tenir dans ces conditions ? : telle est la question que se posent aujourd’hui ces prestataires touristiques.

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