Le tourisme, moteur de l’économie insulaire

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Le tourisme n’est pas coupable de la recrudescence des cas de Covid-19 en Polynésie. Au contraire, c’est un secteur à soutenir pour maintenir l’économie du territoire. Le procès fait à l’ouverture des frontières n’a pas lieu d’être selon Sylvain Petit, maître de conférences en sciences économiques à l’université. Dans une publication du centre d’étude du tourisme en Océanie Pacifique, le professeur d’université démontre que le poids du tourisme est sous-estimé dans notre économie insulaire.

Publié le 18/08/2020 à 16:37 - Mise à jour le 18/08/2020 à 16:37

Le tourisme n’est pas coupable de la recrudescence des cas de Covid-19 en Polynésie. Au contraire, c’est un secteur à soutenir pour maintenir l’économie du territoire. Le procès fait à l’ouverture des frontières n’a pas lieu d’être selon Sylvain Petit, maître de conférences en sciences économiques à l’université. Dans une publication du centre d’étude du tourisme en Océanie Pacifique, le professeur d’université démontre que le poids du tourisme est sous-estimé dans notre économie insulaire.

Imposer une quatorzaine à l’arrivée des vols internationaux. Une proposition de bons sens sanitaire, mais une catastrophe pour l’économie et la société polynésienne selon Sylvain Petit, maître de conférences en sciences économiques à l’Université de la Polynésie française. Et pour arriver à cette analyse, que vous pouvez retrouver dans son intégralité ici, il s’est appuyé sur les chiffres de l’ISPF. Le tourisme est le moteur de l’économie locale. Après la fonction publique, il est le principal secteur en termes d’emplois.

Il impacte 4 branches : le transport, l’hôtellerie-restauration, le commerce et les services aux particuliers, ce qui représente 27% du PIB sans compter les effets induits.

« Si on met une quatorzaine, les hôtels fermeront et on n’est pas certains qu’ils pourront rouvrir, explique le professeur d’université. Ils ont déjà traversé une période très difficile et ils ont un niveau de trésorerie très bas. Les compagnies aériennes seront aussi en grande difficulté. Et, à côté, c’est tous ceux qui nourrissent cette filière du tourisme qui vont être aussi en importante difficulté. »

Cette image d’un iceberg permet de comprendre ce que l’on peut mesurer : les emplois directs sont la partie visible. Mais le tourisme, c’est aussi la partie immergée, plus grande : les emplois indirects comme les produits agricoles pour les restaurants ou le carburant pour les compagnies aériennes. Les emplois induits, ce sont les emplois créés par les ménages qui dépensent leurs revenus dans notre économie insulaire.

« On a choisi de tout miser sur le tourisme. On peut éventuellement chercher à diversifier et développer d’autres secteurs à l’avenir, mais aujourd’hui c’est le seul secteur capable de nous apporter autant de recettes, autant de ressources pour faire fonctionner notre machine économique », indique Sylvain Petit.

Sylvain Petit, maître de conférences en sciences économiques à l’Université de la Polynésie française. (crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le poids du tourisme est aussi plus important dans les archipels éloignés. Sur 58 îles habitées, 40 disposent au moins d’un hébergement touristique et 34 d’une piste d’atterrissage.

En 2018 : les touristes étrangers ont dépensés 65 milliards de Fcfp (hors trajet aérien) au cours de leur séjour d’une moyenne de 15 jours.

Les croisières, qui avaient le vent en poupe avant la crise sanitaire, ont généré également une hausse des activités des prestataires.

Affaibli, le tourisme doit pour l’instant tenir autant que faire se peut.

« Dans les petites îles, qui dépendent énormément des croisières et des touristes, des fois il n’y a que ça comme activité. Et la population vit au rythme du tourisme », étaye le professeur.

Dans son analyse, Sylvain Petit préconise de soutenir une cause commune, essentielle de la Polynésie française, pour ne pas impacter de manière indirecte d’autres secteurs de notre économie insulaire.

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