Le secteur perlicole à l’agonie

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C’est la deuxième ressource propre du Pays. La perliculture est en souffrance. L’institut de la statistique de Polynésie française a publié récemment les bilans 2019 et 2020 de la perle. Sans grande surprise, les chiffres chutent sur deux années consécutives. Moins de producteurs, moins d’exportations et une perle qui perd de son éclat. La situation s’aggrave pour les professionnels.

Publié le 06/09/2021 à 17:11 - Mise à jour le 06/09/2021 à 17:11

C’est la deuxième ressource propre du Pays. La perliculture est en souffrance. L’institut de la statistique de Polynésie française a publié récemment les bilans 2019 et 2020 de la perle. Sans grande surprise, les chiffres chutent sur deux années consécutives. Moins de producteurs, moins d’exportations et une perle qui perd de son éclat. La situation s’aggrave pour les professionnels.

Elle a fait la notoriété de la Polynésie et elle est aujourd’hui en chute libre. La perle de Tahiti s’exporte moins et à moindre prix. Les recettes des exportations ont été divisées par deux : soit 2,5 milliards de Fcfp en 2020, contre 5 milliards de Fcfp en 2019.

Les recettes des exportations ont été divisées par deux (crédit infog : Tahiti Nui Télévision)

Une baisse alarmante qui s’explique en partie par la pandémie selon Mia Williams, présidente du syndicat des petits et moyens perliculteurs de la Polynésie française (SPMPPF) : « depuis qu’il y a eu les problèmes de frontières, par rapport à ce qu’il nous arrive, et bien il y a eu moins d’exportations et ça a un impact sur la quantité et certainement, ça a dû baisser le prix puisque les exportateurs de perles ne peuvent plus honorer leurs demandes ».

Le prix au gramme de la perle à l’export passe de 600 Fcfp en 2018 à 270 Fcfp en 2020. C’est historiquement le plus bas prix. Pour ce négociant en perles, la qualité du produit n’y est pas étrangère.

Le prix au gramme de la perle à l’export est passé de 600 Fcfp en 2018 à 270 Fcfp en 2020, le prix le plus bas jamais enregistré (crédit infog : Tahiti Nui Télévision)

C’est du moins ce qu’affirme Ferdinand Ching, négociant : « avant, on produisait de la belle qualité. Je pense qu’on produisait de la meilleure qualité. Progressivement, la qualité de la perle a baissé, due à différentes raisons : la pollution par exemple des lagons. Il y a eu une surproduction, les producteurs ont produit, produit et produit. C’était la course à la production. Je pense que c’est la raison principale de la chute de la perle ».

Mais ce qui inquiète surtout les professionnels, c’est le manque de greffeurs sur le territoire. « Il y a une baisse aussi d’activité, en général, due au manque de greffeurs », explique Ferdinand Ching. « Les greffeurs chinois ne sont pas arrivés. Ils ont été bloqués en Chine pour X raison, et s’il n’y a pas de greffeur, il n’y a pas de greffe et s’il n’y a pas de greffe, il n’y a pas de perle. Donc il y a effectivement moins de perles donc moins d’activité. C’est peut-être plus grave que la baisse des prix et il faut vite solutionner cette situation-là ».

En 2020, on comptait 80 producteurs de moins qu’en 2018. Malgré ces chiffres en baisse, les professionnels de la perle gardent espoir dans l’attente de jours meilleurs.

En 2020, on comptait 80 producteurs de moins qu’en 2018 (crédit infog : Tahiti Nui Télévision)

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