C’est un secteur qui se fait peu entendre, mais qui paie cher l’impact de la crise sanitaire. La perle de Tahiti voit son cours décliner.
Si certains perliculteurs tirent encore plutôt bien leur épingle du jeu, le manque de cohésion de la profession en pénalise d’autres. « On n’a jamais atteint ce prix-là sur le territoire. Pour nous c’était prévisible parce que depuis le début de ce covid, il n’y a pas eu d’acheteurs. Tous les vols sont fermés, les acheteurs ne se sont pas déplacés, explique Georges Mataoa, perliculteur. Nous on produit, ça a un coût. Et au bout d’un moment, il faut bien qu’on trouve de l’argent pour payer tout le travail de production. Et si on n’arrive pas à trouver des acheteurs au prix où on voulait le vendre, ben certains sont tentés de descendre leurs prix… Moi, comme quelques fermiers, on s’est regroupés derrière le GIE Poe O Rikitea. Ça nous a permis de sortir un peu la tête de l’eau parce qu’on a établi un partenariat avec des acheteurs historiques au Japon On a pu exporter quelques perles pour la vente de novembre et ça nous a permis d’avoir un très bon prix moyen vu la situation actuelle. »
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370 Fcfp c’est le prix moyen de vente du gramme de la perle au troisième trimestre 2020. Un prix plancher rarement vu sur le marché. Mais compte tenu de la situation sanitaire : les très belles perles ne se vendent pas. « C’est un phénomène exceptionnel qui est complètement dû à la crise du covid. Les clients étrangers surtout la Chine et le Japon, pour nous, c’est très compliqué d’abord de leur vendre parce qu’il n’y a plus d’avions. Ils ne veulent pas prendre de risque parce qu’ils ne peuvent pas analyser les lots. Alors qu’est-ce qu’ils font ? Ils cherchent la bonne affaire. Et donnent des prix extrêmement bas. Et vous savez que ça fait déjà depuis 6 mois qu’il y a des gens qui n’ont pas de greffeur, qui ne peuvent pas travailler, donc qui ont besoin de nourrir leur famille, qui ont besoin de rentrer de l’argent. Qu’est-ce qu’ils font ? De temps en temps il y en a qui disent ‘oui je vends, et je vends à des prix extrêmement bas, mais au moins j’ai de l’argent' » analyse Sabine Lorillou, présidente du syndicat des négociants en perles de culture.
En bout de chaîne, les bijoutiers cassent les prix à la fois pour pouvoir aider les perliculteurs en leur achetant quelques stocks mais aussi par nécessité.
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Si vous comptiez investir dans une belle parure : c’est le moment. Moins 50, 60, 75 voire 80 % : pour les clients : c’est déjà Noël. « Les touristes ne peuvent plus venir, du coup on est obligés de baisser. Là je fais jusqu’à -80% sur certains articles. Ça fait aussi revenir les locaux. C’est gagnant-gagnant. Consommez local, faites vous plaisir ! », lance Fanny Yip, bijoutière.