Le coronavirus pourrait faire tousser le marché de la perliculture

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Les mesures prises par le gouvernement pour tenter d’empêcher l’introduction du coronavirus en Polynésie pourraient avoir des conséquences sur l’économie. Il demande en effet aux ressortissants chinois, actuellement en Chine et travaillant au fenua, de différer leur retour. Ce qui pourrait poser problème dans certains secteurs d’activité, et notamment la perliculture.

Publié le 29/01/2020 à 15:56 - Mise à jour le 30/01/2020 à 12:13

Les mesures prises par le gouvernement pour tenter d’empêcher l’introduction du coronavirus en Polynésie pourraient avoir des conséquences sur l’économie. Il demande en effet aux ressortissants chinois, actuellement en Chine et travaillant au fenua, de différer leur retour. Ce qui pourrait poser problème dans certains secteurs d’activité, et notamment la perliculture.

Le coronavirus pourrait prochainement faire tousser le marché de la perliculture.

Pour tenter d’empêcher l’entrée du virus, le gouvernement a annoncé mardi qu’il gelait jusqu’à nouvel ordre la délivrance de permis de travail au profit de ressortissants chinois. Et pour ceux bénéficiant déjà de ce permis et étant actuellement hors de Polynésie, l’exécutif souhaite qu’ils retardent leur retour.  

« Nous demandons à ces employeurs de demander à leurs salariés de prolonger leurs vacances dans leur pays, de ne pas revenir tant que l’épidémie n’est pas jugulée », a déclaré mardi la ministre du Tourisme Nicole Bouteau.

Or de nombreux Chinois travaillent au fenua, dans la restauration mais surtout dans la perliculture. Une grande partie des greffeurs, maillon essentiel de la production, est en effet originaire de l’Empire du Milieu. Et en cette période de fête du nouvel an chinois, presque tous sont en vacances dans leur pays d’origine.

Si les perliculteurs disent comprendre la mesure prise par le gouvernement compte tenu des risques sanitaires, ils s’inquiètent tout de même de l’impact possible sur leurs activités.

« La majorité des greffeurs viennent de Chine, du coup on n’a pas beaucoup de greffeurs locaux. On ne peut pas envisager de prendre des greffeurs comme ça, donc il serait bien de les faire revenir le plus tôt possible pour continuer la production », explique Rainui Sanquer, le président du GIE Poe no Raromatai. 

Du côté des négociants, situés à l’autre bout de la chaîne, l’inquiétude est la même. Car « si effectivement ils ne peuvent pas revenir pendant une certaine période, ça va forcément déstabiliser les cycles de production, estime Sabine Lorillou, la présidente du Syndicat des négociants en perles de culture de Tahiti. Il pourrait y avoir une petite rupture de cadence d’approvisionnement, ça c’est certain. Donc ça pose un petit problème… »

Reste donc à savoir combien de temps la mesure sera appliquée. Au-delà de trois à quatre mois, la filière sera pénalisée, estiment les professionnels. Et ce alors que le marché de la perle n’est déjà pas au plus haut.  

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