L’arrêt des vols met Aéroport de Tahiti en difficulté

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Les acteurs du tourisme, comme les hôteliers, les prestataires ou les compagnies, ont été les premiers touchés par la suspension des vols. Mais une autre société en souffre aussi, c'est Aéroport de Tahiti (ADT), comme nous l'explique son directeur, Jean-Michel Ratron.

Publié le 12/04/2020 à 17:02 - Mise à jour le 12/04/2020 à 17:02

Les acteurs du tourisme, comme les hôteliers, les prestataires ou les compagnies, ont été les premiers touchés par la suspension des vols. Mais une autre société en souffre aussi, c'est Aéroport de Tahiti (ADT), comme nous l'explique son directeur, Jean-Michel Ratron.

De quelle manière ADT, qui compte plus de 200 employés, a été affecté par cette crise sanitaire qui devient aussi une crise économique ?
« Nous sommes impactés de façon très importante puisqu’il n’y a plus de vols réguliers commerciaux, ni de vols domestiques, ni de vols internationaux. Ce qui veut dire pour nous un arrêt de l’activité commerciale de l’aéroport tout simplement. »

De quelle manière ADT obtient ses ressources ? Par les taxes aéroportuaires ?
« Oui, nous facturons essentiellement des taxes aéroportuaires pour chaque passager, pour chaque avion qui se pose, qui décolle, pour les avions qui stationnent sur le tarmac. Donc on a un certain nombre de taxes qui sont générales à l’activité aéroportuaire et qui nous permettent d’avoir les ressources pour ensuite financer les investissements, l’entretien des installations et évidemment les salaires des employés. »

Est-ce que ce manque de ressources remet en cause certains investissements que vous comptiez faire ?
« ADT est une société qui gère l’aéroport depuis une dizaine d’années. C’est une société très bien gérée, qui est saine financièrement et qui nous permet, dans une certaine mesure, d’absorber au moins dans un premier temps cette crise-là. Mais effectivement, cela va avoir des impacts notamment sur les investissements. On va geler ou retarder des investissements, de manière à ne pas trop peser sur l’économie de l’entreprise. »

Jean-Michel Ratron, directeur d’ADT. (crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Demandez-vous un effort particulier à vos salariés ? Dans quelle situation sont-ils ?
« Pour les salariés d’ADT, qui sont un peu plus de 200, nous avons déjà mis en place un certain nombre de mesures. Notamment nous leur avons demandé de prendre des congés, de manière à alléger un peu les comptes de l’entreprise et nous avons un dialogue en permanence avec les instances représentatives du personnel pour évaluer l’impact de la crise et évaluer les mesures qui sont à prendre ou qui seront à prendre. On a une communauté de salariés qui est extrêmement engagée dans la vie de l’entreprise, et je tiens à les remercier et à les féliciter. Aujourd’hui on est plutôt sur des mesures de congés. Si la crise doit durer, on va remettre sur la table probablement un certain nombre de scénarios dont il faut qu’on discute avec les instances représentatives du personnel. »

En tout cas il n’y aura pas d’impact sur la sécurité des vols à venir, même avec ce manque de ressources ?
« Non, aucun impact, parce qu’il faut savoir que nous avons ici une obligation de maintenir à la fois les installations, mais également la sécurité des vols. Tout simplement parce que nous sommes un aéroport de déroutement international des avions qui passent au-dessus du Pacifique. Donc on a par exemple les pompiers de l’aérodrome qui sont là en permanence, 24h/24. Même quand il n’y a pas de vols commerciaux, les pompiers sont à la manœuvre et vérifient ou en tout cas assurent la sécurité de la plateforme en permanence. »

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