Accession à la propriété : de plus en plus de ménages exclus par l’envolée des prix

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A la vente ou à la location, les tarifs de l’immobilier s’envolent. Si les politiques publiques œuvrent dans le domaine des logements sociaux, du côté du parc privé, il est de plus en plus difficile pour les primo-acquéreurs d’accéder à la propriété.

Publié le 15/12/2021 à 16:29 - Mise à jour le 15/12/2021 à 17:17

A la vente ou à la location, les tarifs de l’immobilier s’envolent. Si les politiques publiques œuvrent dans le domaine des logements sociaux, du côté du parc privé, il est de plus en plus difficile pour les primo-acquéreurs d’accéder à la propriété.

Louer ou acheter un bien au juste prix, pas si simple lorsque le marché ne cesse de tendre à la hausse. +5% en moyenne par an, depuis 5 ans. En cause : une demande supérieure à l’offre, notamment en zone urbaine. Le phénomène de location courte durée a aussi réduit le nombre de logements disponibles, les propriétaires préférant faire du placement financier. A cela s’ajoute le manque de foncier.

« Les gens veulent être en ville donc ça crée de la concentration, ça crée une demande plus importante », estime Hugues Cochard, le président du syndicat des agents immobiliers. « Et dans le même temps, les biens ne sont pas disponibles, c’est-à-dire que les indivisions sont encore flagrantes dans les familles. Là, il y a un effort qui a été fait avec le tribunal foncier, mais c’est lent. Ce sont des procédures longues ».

L’acquisition d’un premier logement devient quasiment inaccessible aux classes moyennes. Le marché est plus que jamais rétréci et la surenchère s’affiche à la vente, tous types de biens confondus. Selon les syndicats des agents immobiliers, ce ne sont pas les agences qui fixent le prix, mais les vendeurs : « certes, les produits sont quand même assez chers aujourd’hui, mais ce n’est pas la perception qu’on en a », remarque Hugues Cochard.

Dans la société de courtage en immobilier Patrimonia, on négocie des prêts auprès des banques. Soit pour le compte des investisseurs, soit pour celui des primo-accédants. Si la demande reste forte, le taux de concrétisation l’est moins. Pour un jeune ménage aux capacités d’emprunt limitées, un appartement de 3 pièces au prix du marché actuel devient hors de prix : « aujourd’hui, c’est vrai que les gens qui vont sur du neuf, ce sont plutôt de jeunes cadres », explique Brice Champes, directeur général de Patrimonia. « Maintenant, pour ceux qui n’ont pas ce statut, ils vont devoir s’orienter vers de l’ancien voire un F2, on est aux alentours de 20-30 millions de Fcfp ».

Et les modifications des conditions d’octroi à un crédit immobilier pourraient présenter un nouveau frein pour les classes moyennes. Si la durée d’emprunt maximale reste de 25 ans, les banques seront strictes selon les spécialistes. Fini la tolérance pour un taux d’endettement supérieur à 33-35%, il ne pourra plus dépasser 35% au 1er janvier. Et un apport de 10% sera demandé. A minima, les emprunteurs devront prendre au moins en charge les frais de notaire hors crédit : « il y a deux ans, on arrivait à faire financer tout ce qui était frais », se remémore le rirecteur général de Patrimonia. « Aujourd’hui, malheureusement, avec la demande d’apporter 10%, ça devient compliqué. Et effectivement, qu’on est sur un prix moyen par exemple de 35 millions pour un appartement, 10% ça veut dire qu’il faut apporter 3,5 millions de Fcfp. Et aujourd’hui, tous les jeunes ménages n’ont pas forcément cet apport ».

Un autre facteur vient encore alourdir la note : celui de la crise sanitaire et de son impact sur le coût des transports des matériaux. Une inflation qui se répercute déjà sur les nouvelles constructions immobilières.

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