Comme de nombreux Polynésiens, Maxime Antoine-Michard a découvert avec stupeur les images de la soirée à l’origine de la propagation de la Covid 19. Pour le président du syndicat des restaurants, bars et snacks, également vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises et responsable des Mc Donald’s au fenua: cet incident discrédite de manière injuste tout un corps de métier. « On est un peu navrés que l’attention soit portée sur notre secteur parce-qu’on considère que cela aurait très bien pu arriver dans n’importe quel autre lieu où l’on se réunit. Cela aurait pu être un cinéma, une fête familiale, un mariage ou autre… On regrette un peu que l’accent soit mis sur ce secteur en particulier, même si on ne cherche pas à se dédouaner ».
Le secteur de la restauration fait les frais d’autres carences
Pour Maxime Antoine-Michard, le problème est double : « Les vraies questions sont de deux ordres. C’est d’abord une question de responsabilité individuelle, de sens des responsabilités. Aujourd’hui, on sait que la contamination a démarré dans ces établissements là parce-que des gens qui venaient d’arriver n’ont pas eu ce sens des responsabilités. Ils se sont baladés, ils sont allés dans des soirées, alors qu’ils pouvaient être potentiellement contaminants ».
Autre dysfonctionnement : le manque de cadres. « Aujourd’hui, on a laissé la liberté à toutes les professions – et là, ça dépasse le cadre des restaurants – de s’organiser à leur guise: je trouve que c’est regrettable! On voit partout dans le monde des règles qui sont claires. La France était réticente à l’obligation du port du masque dans l’espace public, et aujourd’hui, elle s’y astreint dans les espaces publics clos. Certaines villes et certains quartiers vont même plus loin. Ici, on a laissé les exploitants et les entreprises se débrouiller avec ça et c’est dommage ».
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« Aujourd’hui, l’immense majorité de la profession respecte les gestes barrières et la distanciation »
Le président du syndicat des restaurants, bars et snacks souhaite que la profession ne soit pas stigmatisée de manière injuste. « Aujourd’hui, l’immense majorité des restaurants respecte les gestes barrières. Leurs employés portent des masques. Des masques qui sont mis à la disposition de ces salariés, ainsi que du gel hydroalcoolique. Gel également proposé aux clients. Les règles de distanciation sociale sont respectées dans la grande majorité des restaurants. C’est aussi pour cela que cet exemple du Piment Rouge est regrettable pour la profession : ça stigmatise une profession qui par ailleurs, au delà de ce cas particulier, respecte les mesures sanitaires ».
Préserver un volet de l’économie déjà fragilisé
Cet épisode pourrait porter un préjudice lourd à un secteur déjà fragilisé, craint le représentant syndical. « Quand on a décidé de déconfiner, la situation de la restauration était déjà très compliquée. L’essentiel du secteur était déjà dans une situation difficile, notamment pour des questions de trésorerie. Depuis deux mois, le secteur était relativement bien reparti, puisque les gens avaient repris confiance et ils revenaient dans les restaurants pour consommer. Et aujourd’hui, ce qui est à craindre, c’est que les gens perdent confiance dans notre profession alors même que depuis qu’on a rouvert au public, l’ensemble ou quasi de la profession a été exemplaire dans la mise en place des gestes barrières ».