Fermeture des frontières : « On commençait à sortir la tête de l’eau, on nous remet la tête sous l’eau », déplore Bianca Urarii

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Plus d’entrée en Polynésie française hors motif impérieux… l’annonce du Premier ministre Jean Castex, vendredi, à l’issue du comité de défense, est un coup dur supplémentaire pour le secteur du tourisme. Certains envisagent une fermeture temporaire… elle sera définitive, pour d’autres, si les aides ne sont pas à la hauteur.

Publié le 30/01/2021 à 21:34 - Mise à jour le 31/01/2021 à 9:23

Plus d’entrée en Polynésie française hors motif impérieux… l’annonce du Premier ministre Jean Castex, vendredi, à l’issue du comité de défense, est un coup dur supplémentaire pour le secteur du tourisme. Certains envisagent une fermeture temporaire… elle sera définitive, pour d’autres, si les aides ne sont pas à la hauteur.

L’annonce d’un nouveau coup d’arrêt du tourisme, vendredi, par le 1er ministre, rallonge encore un peu plus les perspectives de sortie de crise du secteur du tourisme. Un secteur déjà en apnée depuis près d’un an. Aucune précision sur la durée de cette fermeture des frontières, pas plus que sur les formes d’aides proposées. Depuis hier, les professionnels, inquiets, enchaînent les rencontres et réunions. Car le tourisme est le principal pourvoyeur d’activité du fenua… mais pour combien de temps ?

Ces mesures tombent comme un couperet, en plein salon du tourisme virtuel, et alors qu’au fenua, la circulation du virus de la Covid semble plutôt maîtrisée.

Bianca Urarii tient une pension de famille aux Gambier. Elle est justement descendue pour ce salon qui se tient encore une semaine.

« Est-ce que nous on va s’en sortir », s’interroge la propriétaire de Bianca et Benoît. « Nous sommes déjà en souffrance depuis l’année dernière, et voilà qu’on nous replonge dans cette souffrance. Ce ne sont pas uniquement les pensions de famille qui sont touchées, mais par ricochet, il y a de nombreux prestataires. Des pêcheurs, des agriculteurs, des artisans… Le préjudice concerne près de 500 entreprises. Chacune d’entre elles emploie 4 ou 5 personnes en moyenne. Les chiffres montent vite!« 

Depuis hier, le secteur est totalement désemparé. Les réunions se sont enchaînées hier et ce samedi. La plupart des professionnels redoutent de s’exprimer face caméra, mais certains s’orientent déjà sur des fermetures provisoires voire définitives.

Tous attendent des précisions sur la durée de ces nouvelles restrictions et sur les aides dont ils pourront bénéficier.

 » Ma pension de famille tiendra encore 2 à 3 mois : pas plus »

Bianca Urarii

« Je vais sans doute devoir fermer et licencier du personnel. Je ne pourrai pas rester comme ça. Nous sommes fatigués et nous ne pourrons pas payer si ça continue comme ça! Il y en a pas mal qui ont mis la clé sous la porte parce-qu’ils ne peuvent plus payer! »

Bianca Urarii regrette : « Encore, si l’Etat français était là pour nous aider comme il aide la France! Là, on nous distribue des aides au compte-goutte : ce n’est pas suffisant! On n’arrive pas à payer nos prêts! Et ce n’est pas le tourisme intérieur qui nous sauvera sur le long terme. Nos touristes locaux n’ont pas le même pouvoir d’achat que les internationaux… »

Depuis vendredi après-midi, le gouvernement s’est réuni en séminaire exceptionnel afin d’apporter des réponses adaptées. Il indique d’ores et déjà qu’il sollicitera l’Assemblée dès le début de la semaine prochaine. Côté Etat en revanche, hormis un communiqué récapitulatif : c’est le silence radio depuis hier.

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