Fenua Pass : le tourisme à prix cassés pour les résidents…

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Lors de la concertations globale tripartite, mardi après-midi, les organisations syndicales ont formulé plusieurs propositions pour faire face à la crise économique dûe au Covid-19 : car pour Cyril Legayic, c'est l'activité qu'il faut financer, et pas l'inactivité. Parmi les pistes explorées : le Fenua pass

Publié le 13/05/2020 à 15:09 - Mise à jour le 13/05/2020 à 17:08

Lors de la concertations globale tripartite, mardi après-midi, les organisations syndicales ont formulé plusieurs propositions pour faire face à la crise économique dûe au Covid-19 : car pour Cyril Legayic, c'est l'activité qu'il faut financer, et pas l'inactivité. Parmi les pistes explorées : le Fenua pass

C’est sans doute le secteur le plus impacté par cette crise consécutive à la propagation du Covid 19 : le tourisme paie le prix fort du confinement et de l’arrêt des liaisons aériennes.

Comment soutenir le secteur ? C’était l’objet de la concertation globale tripartite qui s’est déroulée à la Présidence mardi après-midi.

« Financer l’activité et pas l’inactivité « 

Cyril Legayic, porte-parole de la CSIP

Les syndicats sont arrivés avec des propositions : « Nous avons travaillé ensemble la CPME et nous », indique Cyril Legayic, porte-parole de la CSIP. « On veut financer l’activité et pas l’inactivité. Le DIESE, ça ne suffit pas. Il faut donner du boulot. Dans nos propositions, il y a trois scenarii. D’abord, il est nécessaire de prolonger le Diese sur 6 mois. Trois ça sert à rien. Ensuite, il faut signer une convention. On doit enfin relancer l’intra-Polynésie, en favorisant les résidents, pour que les Polynésiens puissent en profiter« .

En revanche,lLa question de la caisse chômage, n’a finalement pas été abordées au cours des discussions d’hier. Mais d’après le porte-parole de la CSIP, elle devrait l’être lors d’un prochain rendez-vous, sous une semaine.

« Le gouvernement n’est pas opposé à ces pistes, qui doivent être étudiées en conseil des ministres , ce mercredi », poursuit Cyril Legayic.

« La caisse chômage, ça ne va pas se mettre en place tout de suite, il y a encore plein d’étapes. Ce sera pour une prochaine crise. Pour l’immédiat : il faut sauver notre économie, et on doit être force de proposition ».

Parmi les idées développées au cours de cette rencontre : le Fenua Pass. Un forfait permettant aux professionnels du tourisme et à leurs prestataires de maintenir une activité, même si elle n’est pas au niveau des mois précédents, faute de touristes de l’international; et aux résidents d’avoir accès à des services et voyages dans nos îles.

« Les échanges portaient aujourd’hui sur les dispositifs d’aide au secteur du tourisme. Les salariés et la CPME sont d’accord sur un principe de relance et de stimulation de tourisme local », précise Christophe Plée, président de la confédération des Petites et moyennes entreprises de Polynésie française. Nous devons aller vers l’acceptation des dispositifs DIESE et DESETI, mais il faut absolument qu’il y ait un plan de relance du tourisme, parce-que le secteur est à terre. Chaque jour qui passe, nous perdons des entreprises et des emplois. Aujourd’hui, focus sur le secteur du tourisme, et il faut foncer pour sauver ce secteur ».

« Il faut faire une zone franche de tout le secteur touristique pendant six mois »

Christophe Plée, président de la CPME de Polynésie

« Le Fenua pass permet de stimuler la consommation par des baisses de prix, des tarifs pour les résidents sur les six prochains mois, par des exonérations fiscales. Il faut faire une zone franche touristique durant six mois. C’est ce qui est proposé. Ca se chiffre en terme de coûts, ça s’analyse… il faut aussi qu’Air Tahiti fasse repartir ses avions pour que ça fonctionne. On pourrait avoir tous, les résidents, des tarifs préférentiels de 30, 40, 50%… sur les excursions, sur les nuitées, et que l’on aille re-découvrir la Polynésie. Les salariés et la CPME, nous sommes d’accord. Le Medef? On attend toujours leurs propositions… » souligne Christophe Plée.

« On veut faire du tourisme, une zone franche dématérialisée. C’est ça l’idée. On attend les propositions et les offres des professionnels du secteur. C’est une sorte de salon du tourisme permanent. On est capables de le faire. On aura besoin du soutien du Pays et de l’Etat. Mais si nous nous donnons la main : on a une chance de faire redémarrer une partie de l’activité touristique et économique de ce pays », conclut le représentant des petits et moyennes entreprises.

Virginie Bruant, présidente de la commission du travail et de l’emploi à l’Assemblée, qui a participé aux discussions, mardi, complète ces informations par quelques indications sur sa page de représentante : « L’objectif de déconfinement total est fixé à la fin de ce mois. La reprise des vols de la compagnie Air Tahiti est prévue pour le 21 mai sur quelques lignes. L’objectif de réouverture des vols sur Air Tahiti Nui, est fixé au début du mois de juillet.

La représentante rappelle également que le PIB de la Polynésie s’élevait à 642 milliards de francs Pacifiques l’an dernier. Et que l’objectif était fixé à 658 milliards pour 2020. Objectif revu à la baisse, crise oblige. Les nouvelles projections sont évaluées entre 510 et 541 milliards de francs. Soit une baisse de 120 à 140 milliards de francs de notre PIB.

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