L’IEOM tente d’endiguer l’inflation en augmentant les taux d’intérêt

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L’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM), chargée de la politique monétaire dans la zone franc Pacifique, a décidé en juillet d’augmenter ses taux directeurs à l’égard des banques commerciales, permettant, selon l’IEOM, aux acteurs économiques, entreprises et ménages de moins s’endetter pour investir et consommer.

Publié le 21/09/2022 à 12:10 - Mise à jour le 21/09/2022 à 14:16

L’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM), chargée de la politique monétaire dans la zone franc Pacifique, a décidé en juillet d’augmenter ses taux directeurs à l’égard des banques commerciales, permettant, selon l’IEOM, aux acteurs économiques, entreprises et ménages de moins s’endetter pour investir et consommer.

Compte tenu de la progression de l’inflation observée en zone franc Pacifique et des décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) a décidé à l’issue de son Conseil de surveillance du 15 septembre 2022 d’augmenter ses taux directeurs.

La hausse des prix a culminé à 9,1 % dans la zone euro en août 2022. Le rebond massif et simultané de la demande mondiale après la crise sanitaire de 2020, les difficultés du fret et les confinements successifs notamment en Chine, puis la guerre en Ukraine et les problèmes d’approvisionnement en énergie ont fait grimper les prix.

Si la France connaît l’inflation la plus faible de la zone euro, à 5,8 % au mois d’août, grâce notamment au bouclier tarifaire permettant de modérer la hausse des tarifs de l’électricité et du gaz, sa maîtrise reste un défi majeur.

Qu’en est-il de l’inflation sur les territoires ultramarins ?

En Outre-mer, l’inflation est principalement tirée par les prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Les collectivités de la zone franc Pacifique sont marquées par un rebond d’inflation significatif. En Polynésie française, l’inflation atteint 7,2 % en glissement annuel en août 2022 après 6,9 % en juillet.

Les tensions sur les prix se propagent à de nombreux secteurs, sans que les salaires suivent la même progression. L’inflation ampute le pouvoir d’achat des consommateurs et limite la capacité d’investissement des entreprises. Elle diminue également la valorisation de l’épargne.

Les prix dans les Outre-mer s’établissent souvent à des niveaux plus élevés que ceux observés dans l’Hexagone, du fait notamment des coûts d’acheminement et de l’étroitesse des marchés intérieurs propres à chaque territoire.

Image d’archives (Crédit : Tahiti Nui Télévision)

Comment les banques centrales combattent l’inflation ?

Les banques centrales augmentent leurs taux directeurs pour lutter contre l’inflation. Ces taux d’intérêt sont ceux que les banques commerciales payent à leur banque centrale pour couvrir leurs besoins financiers ou perçoivent pour placer leurs liquidités.

Lorsque l’IEOM augmente ses taux, les banques commerciales voient leurs conditions de refinancement se durcir également : le coût de l’argent augmente.

Les banques commerciales répercutent l’augmentation du coût de leur refinancement sur les taux des prêts accordés à leur clientèle, particuliers comme entreprises. Cela incite les acteurs économiques, entreprises et ménages, à moins s’endetter pour investir et consommer.

Cela se traduit par une diminution de la monnaie en circulation, un moindre dynamisme de l’activité économique, qui permet in fine de réduire l’inflation.

Quelles actions sont mises en œuvre pour contrer l’inflation en zone franc Pacifique ?

Suite aux évolutions économiques en zone franc Pacifique, l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM) a adapté la politique monétaire de l’État mise en œuvre en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et dans les îles Wallis-et-Futuna.

La remontée de ses taux débutée en juillet 2022 s’est poursuivie le 15 septembre : les banques commerciales perçoivent désormais 0,75 % de rémunération lorsqu’elles placent leurs réserves sur les comptes de l’IEOM (0% auparavant), elles se refinancent à 6 mois au taux de 0,95 % et peuvent bénéficier de liquidités à 48 heures pour couvrir des besoins ponctuels au taux de 1,50 %.

Concrètement, ces taux sont sensés encourager les banques commerciales à limiter le crédit auprès des particuliers et entreprises.

Une nouvelle réunion du conseil est prévue en novembre. Les taux directeurs pourraient encore être réhaussés.

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