Des pistes de réflexion pour faire face à la conjoncture économique

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Lors de la session budgétaire de jeudi à l’Assemblée, le président Fritch a annoncé "la fin de l’abondance". La conjoncture économique mondiale a bel et bien un impact direct sur le fenua. Tarifs de l’énergie, du fuel, remboursement des soins médicaux : quelles sont les pistes d’économies et comment redonner davantage de pouvoir d’achat à la population ? Les forces vives du Pays apportent leurs pistes de réflexion...

Publié le 17/09/2022 à 11:52 - Mise à jour le 17/09/2022 à 14:01

Lors de la session budgétaire de jeudi à l’Assemblée, le président Fritch a annoncé "la fin de l’abondance". La conjoncture économique mondiale a bel et bien un impact direct sur le fenua. Tarifs de l’énergie, du fuel, remboursement des soins médicaux : quelles sont les pistes d’économies et comment redonner davantage de pouvoir d’achat à la population ? Les forces vives du Pays apportent leurs pistes de réflexion...

Les administrateurs de la Caisse de prévoyance sociale étaient réunis vendredi pour évoquer le niveau des ajustements à réaliser en matière des cotisations des salariés. Près de 6 mois après la mise en place de la TVA sociale, toujours pas de bilan sur les recettes engendrées, ni d’annonces d’économies. « Pour l’instant, on ne s’est intéressés qu’aux recettes qui permettent de financer la PSG, notamment avec l’introduction de cette nouvelle taxe CPS, mais on ne s’est pas intéressés aux dépenses. Si on veut avancer sur les deux jambes, il faudra à un moment ou à un autre qu’on regarde les dépenses et ça veut dire ouvrir la boîte à outils générale de tout ce qui est ticket modérateur, de tout ce qui est journée de carence, etc. Ça passe mal. C’est sans doute pour ça que le gouvernement ne l’a pas encore fait, surtout à l’approche des territoriales. Mais tôt ou tard il faut se pencher sur ce genre de chose, il faut se pencher sur la prévention aussi », estime l’économiste Florent Venayre.

Jeudi à l’assemblée, le président du Pays Edouard Fritch notait que si l’économie polynésienne « a connu l’un des chocs les plus brutaux de tout l’outremer – avec une contraction du PIB de l’ordre de 7,6% -, aujourd’hui, n’en déplaise à nos détracteurs, la situation économique et financière de la Polynésie française se présente nettement mieux. Les résultats le prouvent, les avancées sont palpables et la croissance du PIB devrait dépasser les 3 % pour 2022. »

« On avait perdu en 2020 pas loin de 50 milliards de PIB, souligne Florent Venayre. On ne s’est pas redressés en 2021. L’année 2022 va mieux mais on a clairement moins de richesses collectives qu’avant le covid et on prend de plein fouet une inflation qui est très importante, qui en plus renchérit l’ensemble des prix. Donc en terme de pouvoir d’achat réel, c’est sûr qu’on est très en-dessous de ce qu’on a pu connaitre il y a trois ans. (…) Si on répercute directement les prix de l’énergie, ça va être difficile pour tout le monde. Donc on temporise un peu. Ce n’est pas idiot. mais tel qu’on l’a fait il y a quelques mois où on a vraiment avalé toute l’augmentation quitte à créer un endettement supplémentaire important, ça n’est pas une bonne méthode non plus parce que ça n’incite pas non plus les gens à revoir leur comportement. On est obligés de revoir notre comportement compte-tenu du prix des hydrocarbures. Il faut absolument que ce soit intégré par chacun d’entre nous. Pour les ménages les plus défavorisés, et ceux qui ne peuvent pas se permettre de revoir rapidement, à ce moment-là il faut des aides ciblées mais pas des aides massives pour tout le monde. (…) On est dans une société relativement inégalitaire et tout le monde ne doit pas être aidé de la même manière. Les recommandations qu’on a et notamment de la Banque mondiale pour l’ensemble des pays du monde, c’est quand même de faire du ciblage et d’aider les populations les plus en difficulté. Pas d’avoir des systèmes qui aident tout le monde comme malheureusement on l’observe trop souvent. »

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Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO et président du CA de la CPS partage le constat d’Edouard Fritch sur la reprise économique : « Le Pays a bien remonté par rapport à la crise Covid, et c’est vrai que les entreprises recommencent à prendre du poil de la bête. Et parallèlement, c’est vrai que si les entreprises reprennent un peu de souffle, le Pays s’enrichit. »

Mais il considère que les enjeux portent sur la répartition des ressources : « Le problème, n’est pas un problème d’abondance, mais de répartition des richesses. Bien sûr, la Polynésie attirera toujours les touristes car elle représente le paradis dans l’imaginaire, mais je pense que l’on va perdre ce paradis si on laisse trop de laissés pour compte, et de petits salaires. Même la classe moyenne aujourd’hui devient pauvre car elle ne peut plus se permettre d’acheter des terrains ou simplement une voiture (…) Au niveau de la CPS, nous allons essayer de faire en sorte que le coût du travail baisse, et que l’ensemble des prestations soient réglées. Mais si on nous parle tout le temps des difficultés de la PSG… elle est en difficulté simplement parce que certains ne paient pas assez »

Pour le président du Medef Fréderick Dock, sans création d’activité, difficile d’espérer conserver le niveau des dépenses générales actuel. « On est quand même satisfaits que le président a répondu à un certain nombre de demandes des entreprises. celle de a prime pouvoir d’achat, donc l’exonération de charge sociale et de CST il faut le préciser, de la prime pouvoir d’achat, et bien sûr, en parallèle, un engagement qu’il nous a confirmé qu’il allait tenir : c’est la réduction des charges sociales; Après, l’autre sujet, c’est le développement économique. Sur le développement économique, il reste énormément de choses à faire. »

Le calendrier des discussions entre les partenaires sociaux et le gouvernement se prépare. Des rencontres qui vont permettre d’en savoir plus sur les montants des mesures dévoilées jeudi par le président du Pays.

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