Coût de la rentrée universitaire : « Avenir étudiant » alerte

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Les étudiants et les parents pourront désormais avoir une vision synthétique du coût de la rentrée pour les étudiants post-bac. Le syndicat "Avenir étudiant" a livré ce matin le tout premier indicateur du coût de la rentrée en établissement d’enseignement supérieur. Depuis le mois de juillet, les membres du bureau ont mené une grande étude pour évaluer les dépenses des étudiants. Un constat ressort : les élèves des îles éloignées sont plus lésés que ceux des îles du Vent.

Publié le 05/10/2020 à 15:56 - Mise à jour le 05/10/2020 à 15:56

Les étudiants et les parents pourront désormais avoir une vision synthétique du coût de la rentrée pour les étudiants post-bac. Le syndicat "Avenir étudiant" a livré ce matin le tout premier indicateur du coût de la rentrée en établissement d’enseignement supérieur. Depuis le mois de juillet, les membres du bureau ont mené une grande étude pour évaluer les dépenses des étudiants. Un constat ressort : les élèves des îles éloignées sont plus lésés que ceux des îles du Vent.

C’est un travail laborieux qu’a mené le syndicat « Avenir étudiant ». Dans un rapport de 35 pages, il a répertorié les frais spécifiques de rentrée et les frais de la vie courante des étudiants en enseignement supérieur. Objectifs : mettre en évidence au travers de critères précis les difficultés financières qu’ils rencontrent et permettre chaque année de voir l’évolution du coût de la vie et ainsi voir si les dispositifs mis en place permettent de faire baisser ce coût de la vie notamment pour les étudiants des îles.

Après 3 mois d’enquête, il s’avère que le coût des études en Polynésie est moins cher que celui en métropole, mais un constat ressort : les étudiants des îles éloignées sont plus défavorisés que ceux de Tahiti. Et ces chiffres en témoignent :

Alors que le coût moyen de la rentrée s’élève à 155 018 Fcfp, un boursier des îles du Vent en logement familial déboursera 27 500 Fcfp alors qu’un élève non boursier, des Marquises, en logement privé devra dépenser, lui, plus de 344 167 Fcfp. « Le logement représente le plus gros budget, surtout pour les étudiants qui logent hors logement étudiant (…) avec des loyers quasiment 10 fois supérieur. Ça serait intéressant que les non boursiers puissent bénéficier des logements étudiants à l’AISPF (Agence Immobilière Sociale de Polynésie française, NDLR). Il y a une frange d’étudiants qui n’ont pas le droit à la bourse, mais qui sont juste un peu au-dessus du niveau pour l’avoir, et au final ils paient très cher ou abandonnent les études en milieu d’année car ils n’ont pas les moyens d’aller jusqu’au bout. Il faudrait qu’on prenne compte de ces étudiants-là qui peuvent être en difficulté. Car au final, les moyens familiaux sont peut-être un peu supérieurs à la moyenne demandée pour la moyenne économique journalière, mais elle n’est pas suffisante pour pouvoir bénéficier d’études dans de bonnes conditions » explique Léo Puputauki, membre du syndicat « Avenir étudiant ».

« Plus l’île est éloignée, plus ça coûte cher pour l’étudiant. En terme d’équité et d’égalité, les étudiants des îles sont moins favorisés que les étudiants de Tahiti, dans la mesure où en terme d’aides, c’est exactement la même chose, on ne tient pas compte de la distance, bien qu’au niveau des aides du Pays il existe la prise en charge des billets d’avion des îles » poursuit le membre du syndicat.

Car le syndicat compte bien défendre cette étude auprès des pouvoirs publics. Il demande notamment l’extension de l’indemnité de premier équipement aux étudiants des îles éloignées, l’extension de la bourse du Pays qui passerait de 9 à 10 mois pour que la durée soit équivalente à celle de la métropole, la baisse du prix du ticket repas à 200 Fcfp au lieu de 550 Fcfp. Et enfin, la mise en place d’un guichet unique : « pour que les étudiants qui ne sont pas à l’université puissent trouver un endroit pour demander des aides sociales pour les aider quand ils sont en difficulté. Ce guichet permettrait d’avoir dans un seul endroit toutes les informations, tous les formulaires nécessaires, pour s’inscrire, pour avoir un logement, pour avoir une bourse, pour avoir une aide sociale. Car à l’heure actuelle, ces aides-là sont partagées entre plusieurs établissements publiques, et c’est compliqué pour les étudiants de trouver le bon endroit, la bonne personne et la bonne information. (…) On aimerait aller encore plus loin, travailler avec l’État, le Pays et les différents établissements, pour créer un formulaire unique de demande d’aides, un seul dossier pour toutes les aides demandées » ajoute Léo Puputauki.

Le syndicat doit rencontrer les institutions concernées cette semaine pour discuter de cette étude. L’étude sera reconduite chaque année pour permettre de voir l’évolution du coût de la vie pour un étudiant, mais aussi pour que les familles soient mieux informées.

Selon le syndicat, sur près de 3 000 étudiants à l’université, 300 d’entre eux vivraient dans une très grande précarité, ce qui fera également l’objet de discussions avec le Pays. Des paniers alimentaires via EORA (Epicerie sociale et solidaire pour les étudiants) seront bientôt distribués pour leur venir en aide.  

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