Faisant suite à la session budgétaire de l’assemblée, jeudi dernier, l’éventualité d’une caisse chômage en Polynésie avait été abordée par le sénateur et ex-ministre de l’Economie Teva Rofritsch. « Le sujet maintenant, il ne doit plus être évoqué philosophiquement. On doit se mettre autour de la table pour voir si concrètement, oui ou non on la met en place, comment on la finance et pour quel type de chômage parce qu’on n’est pas obligés de faire du copier coller non plus par rapport à ce qui existe ailleurs« , déclarait-il.
Chez une partie des partenaires sociaux, le sujet peut paraître délicat. Pour le vice-président du Medef, Olivier Kressmann, « parler de la caisse chômage comme ça, ça ne veut rien dire ». Selon lui, l’impératif est de « créer de l’activité, créer de l’emploi ». « Le travail ne peut plus être à 70% le financement unique de la PSG. Il faut élargir l’assiette. […] Et pourquoi pas traiter les revenus fonciers, les revenus patrimoniaux, bancaires… C’est une démarche extrêmement courageuse, mais c’est une démarche qu’il faut faire », propose Olivier Kressmann, alors que le système de protection sociale est aujourd’hui fragilisé et difficilement porté par les quelques 66 000 salariés en Polynésie.
Lire aussi : La Caisse chômage, un “élément majeur” du débat d’orientation budgétaire
Du côté de la Confédération des petites et moyennes entreprises, « parler d’une caisse chômage globale », c’est « non ». Le président de la CPME Christophe Plée s’est montré intransigeant : « on voit bien que ça ne marche pas en métropole. Je ne vois pas pourquoi ça marcherait ici. Il y a un trou abyssal dans les comptes sociaux en France : on est trop généreux au niveau des prestations sociales. […] Nous sommes toujours prêts à nous mettre autour de la table pour discuter, mais les entreprises sont par terre aujourd’hui ! Il n’y a plus de sous ! ».
– PUBLICITE –
Le président de la CPME préfère plutôt réfléchir à « une compensation pour les salariés qui seraient licenciés économiques ». Une idée que partage le Medef qui évoque « une assurance perte d’emploi, cotisée par le monde du travail. L’ensemble du monde du travail ».
Dans l’attente de prochaines discussions, la confédération des syndicats indépendants de Polynésie ne s’est pas encore prononcée sur une éventuelle caisse chômage. Elle a néanmoins aussi exprimé son intérêt quant à un système d’aide pour les licenciés économiques.