Budget : les impayés de l’OPH débattus… sans le Tapura

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La 5e séance budgétaire était mouvementée ce jeudi matin à Tarahoi. Exigeant une réaction de l’Assemblée aux propos racistes de Mitema Tapati, les élus Tapura ont fini par claquer la porte de l’hémicycle. Ce qui n’a pas empêché le Tavini et les non-inscrits de poursuivre les débats sur le budget. À commencer par l’avenir de l’OPH, au bord du gouffre.

Publié le 09/11/2023 à 18:00 - Mise à jour le 09/11/2023 à 18:00

La 5e séance budgétaire était mouvementée ce jeudi matin à Tarahoi. Exigeant une réaction de l’Assemblée aux propos racistes de Mitema Tapati, les élus Tapura ont fini par claquer la porte de l’hémicycle. Ce qui n’a pas empêché le Tavini et les non-inscrits de poursuivre les débats sur le budget. À commencer par l’avenir de l’OPH, au bord du gouffre.

À peine la séance ouverte, la sénatrice Lana Tetuanui a pris la parole pour un rappel au règlement concernant les propos racistes de Mitema Tapati le 26 octobre dernier : « Il n’y a en 2023 aucune place dans le débat démocratique des allusions à la couleur de la peau. Le racisme et la xénophobie doivent être bannis de notre hémicycle. »

« Le raciste, c’est celui qui refuse de reconnaître qui nous sommes, a lancé Oscar Temaru. Ce sont eux les racistes. Ce sont eux les racistes ! »

Une exclusion temporaire de l’élu indépendantiste a été demandée. Devant l’indifférence du président de l’Assemblée, qui a poursuivi l’ordre du jour, les 16 représentants du Tapura Huira’atira ont quitté l’hémicycle.

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« Nous allons étudier le cas de la justice, a déclaré Lana Tetuanui, interrogée en sortie de séance. Trop c’est trop parce que Tapati n’est pas le seul. Notre geste aujourd’hui c’est simplement pour dire à la majorité : ça suffit, ça suffit.« 

Nicole Sanquer se souvient quant à elle « de l’ancienne mandature où j’ai été insultée à plusieurs reprises par le président Edouard Fritch. Où Lana Tetuanui a même tenté de m’intimider physiquement. Il y a une scène filmée où elle me menace de tout et je ne les ai pas vu réagir. Moi je pense que c’est un peu de la comédie, (…) sans doute pour éviter de débattre sur le sujet de lOPH où la gestion du Tapura est très critiquable et qui a mis l’OPH dans cet état. »

Ce qui est pointé du doigt, c’est le doublement de la dette de l’OPH, passée de 2 à 4 milliards en seulement trois mois. Une augmentation qui a eu lieu en pleine campagne électorale.

« On nous a indiqué que plusieurs milliers de dossiers étaient en attente donc je pense qu’il y a des promesses qui ont été faites en cette période électorale et c’est ce qu’on a dénoncé pendant plusieurs mois : la politisation d’un certain nombre d’établissements publiques pour acheter des voix, estime Nuihau Laurey. Donc c’est le moment de regarder précisément ce qu’il en est. On a demandé au président de l’assemblée la constitution d’une mission d’information pour enquêter et savoir pourquoi la dette fournisseur de cet établissement a quasiment doublé. »

Stratégie politique ou défense de convictions, les élus du groupe Tapura, qui ont choisi de ne pas prendre part à la séance n’ont donc pas pu répondre à ces accusations.

Tepuaraurii Teriitahi devait intervenir : « Mais peut-être que j’aurais l’occasion lors du budget malgré tout de poser mon intervention. »

Plus globalement, la présentation du budget devrait se faire aux alentours du 15 novembre. Une date vivement attendue par les élus de la minorité qui déplorent, depuis le début de la session budgétaire, le manque de concret et d’orientations claires de la majorité.

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