BTP : pénurie de matériaux et flambée des prix

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Le marché du BTP est lourdement impacté par les conséquences de la crise sanitaire. Les difficultés d’approvisionnement engendrent des pénuries persistantes de matériaux. Le jeu de l’offre et de la demande conduit à des hausses importantes de prix. Beaucoup de chantiers accusent donc des retards ou sont à l’arrêt.

Publié le 31/01/2022 à 11:10 - Mise à jour le 14/03/2022 à 10:45

Le marché du BTP est lourdement impacté par les conséquences de la crise sanitaire. Les difficultés d’approvisionnement engendrent des pénuries persistantes de matériaux. Le jeu de l’offre et de la demande conduit à des hausses importantes de prix. Beaucoup de chantiers accusent donc des retards ou sont à l’arrêt.


Des résidences au cœur de Punavai devraient déjà être habitées depuis plusieurs mois. Mais voilà, la société qui les construit n’a pas pu les livrer à l’échéance prévue. « Au démarrage du chantier, on devrait livrer pour mi-2021, et là, on va plutôt livrer au premier semestre 2022. C’est le premier chantier où j’ai autant de retard à cause de la pénurie des matériaux de construction : l’acier, l’aluminium, le bois, le ciment… Donc on doit anticiper encore plus les importations. Le contre-plaqué, que l’on utilise beaucoup dans le gros œuvre a augmenté de presque 20% » indique Poetini Lehartel, ingénieure de travaux.

Particuliers et professionnels composent avec des pénuries dans l’ensemble du secteur du BTP. Une entreprise de tôles du fenua a complètement revu son fonctionnement. « On n’est pas épargnés du tout, au contraire. Pendant toute l’année 2021, et même fin 2020, on a commencé à avoir des pénuries. Notre principal fournisseur vient de Nouvelle-Zélande, et la Nouvelle-Zélande s’est confinée ces deux dernières années. Les entreprises et les usines ont privilégié leur marché local, et on a reçu que des miettes. À chaque que ça arrivait, les gens payaient déjà à l’avance car ils voulaient être sûrs d’avoir le matériel. Quand les containers arrivaient, en une semaine on n’avait plus du tout de matériel. On a eu à peu près 35% d’augmentation de tarif. On a pu en absorber une partie, mais malheureusement, le reste va être impacté sur les prix » explique Serge Guilloux, gérant d’une entreprise de tôles.

Au chantier maritime de Taravao, la crise sanitaire a de lourdes répercussions. « On a eu des retards sur l’équipement navire dû au transport maritime qui a pris énormément de retard, avec du matériel resté sur les quais que ce soit en Europe ou en Asie. Principalement la motorisation. La hausse des matières premières représente environ 20%. L’aluminium a pris quasiment 45 à 50% d’augmentation uniquement sur 2021. (…) Il n’y a plus aucune commande du secteur privé parce que le prix de la matière première a flambé. L’aide du pays fait qu’on a répondu a beaucoup d’appels d’offres pour les communes » précise Rémy Hequet, directeur d’une entreprise de construction navale. L’activité est telle que la société recrute plusieurs ouvriers qualifiés.

Si l’approvisionnement et les prix devraient se stabiliser dans les mois qui viennent, difficile de déterminer si l’on peut s’attendre à une baisse des prix cette année avec les hausses des coûts des énergies en perspective.

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