3 milliards de Fcfp consacrés aux traitements des cancers en Polynésie

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Chaque année, la prise en charge des cancers coûte 3 milliards de Fcfp au pays. Les traitements pour soigner ces maladies sont en effet très chers. L’hôpital du Taaone se fournit auprès de grands laboratoires, et la recherche et le développement des médicaments peut prendre entre 10 et 15 ans.

Publié le 22/06/2022 à 15:02 - Mise à jour le 22/06/2022 à 15:20

Chaque année, la prise en charge des cancers coûte 3 milliards de Fcfp au pays. Les traitements pour soigner ces maladies sont en effet très chers. L’hôpital du Taaone se fournit auprès de grands laboratoires, et la recherche et le développement des médicaments peut prendre entre 10 et 15 ans.

Au laboratoire de la pharmacie hospitalière, les préparatrices n’ont pas le droit à l’erreur : elles ont la responsabilité d’élaborer des traitements contre les cancers selon des protocoles et des dosages bien précis. Les médicaments commandés en France sont livrés sous forme liquide ou solide, et y sont reconditionnés « On est très précis d’où les protocoles mis en place pour se vérifier un certain nombre de fois avant que la poche ne parte entre les mains des infirmiers qui revérifient également avant de les administrer. C’est tout un ensemble de personnes qui travaille. Cela part de nos pharmaciens, nos internes, qui vont valider les prescriptions jusqu’à nous qui préparons, et ensuite les infirmiers «  explique Karen Anton, préparatrice en pharmacie hospitalière.

Si la santé n’a pas de prix, elle a cependant un coût. Ces médicaments dit de spécialité sont très chers. Certains coutent des dizaines de millions de Fcfp et sont indispensables pour sauver des vies.

Pour chaque malade, les plateaux de médicaments sont différents. L’hôpital du Taaone en prépare en moyenne 20 000 chaque année. « Au titre individuel, un médicament peut monter jusqu’à 900 000 – 1 millions de Fcfp par flacon. Et il faut parfois 3 flacons par patient. Certaines pathologies plus rares peuvent amener à des prises en charges d’environ 100 à 120 millions de Fcfp pour un seul patient par an » précise le docteur Philippe Dupire, chef de service de la pharmacie du CHPF. Des traitements prescrits pour de longues périodes.

Et la prise en charge des cancers, ce n’est pas que de la chimiothérapie. Le CHPF se dote de moyens techniques modernes en médecine nucléaire, radiothérapie et chirurgie. Des pôles techniques qui pèsent sur le budget santé du pays. Le cout des traitements des cancers s’élève à 3 milliards de Fcfp par an. Chaque année, on détecte en Polynésie 800 nouveaux cas de cancers. « Il faut qu’on se donne les moyens de freiner la nécessité de financement, c’est-à-dire de diminuer ce fameux chiffre de nouveaux cas de cancers par an. Il faut qu’on arriver à le faire baisser » déclare Jacques Raynal, ministre de la Santé. Le pays mise ainsi sur la prévention et la détection précoce.

Le pays pourrait éventuellement taxer des produits comme le tabac pour financer, par exemple, les soins du cancers du poumon : « La santé globale, c’est quelque chose qui coûte cher. Les gens ne s’en rendent pas compte parce qu’il y a une prise en charge, il y a la CPS, il y a les systèmes de santé publique notamment dans les dispensaires ou les hôpitaux publics. Cela ne se voit pas, mais pourtant, ça a un coût ».

Si les moyens financiers venaient à manquer à l’avenir dans les caisses du pays pour financer la santé et notamment ses traitements onéreux et une médecine de pointe, la population devrait alors se tourner vers des assurances complémentaires afin de payer leurs soins.

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