2021 : une économie articulée autour de la santé

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Fragilisée par la pandémie, l’économie reprend doucement des couleurs. À condition de redresser les comptes de notre système de santé. Saignée par la crise, la Protection Sociale Généralisée a fait l’objet de vifs débats.

Publié le 31/12/2021 à 9:02 - Mise à jour le 31/12/2021 à 9:13

Fragilisée par la pandémie, l’économie reprend doucement des couleurs. À condition de redresser les comptes de notre système de santé. Saignée par la crise, la Protection Sociale Généralisée a fait l’objet de vifs débats.


La santé des entreprises

Secteur porteur de l’économie locale, le tourisme est plombé par la circulation de nouveaux variants en début d’année. La destination se referme dès février : un nouveau coup dur pour les professionnels. Elle se rouvre à la clientèle américaine en mai, puis à l’Europe en juin. Certains états d’Asie et du Pacifique restent néanmoins inaccessibles.

La reprise est dynamique et ce, malgré un durcissement des mesures sanitaires en septembre, lié à la recrudescence de l’épidémie au mois d’août. Au second trimestre, le tourisme d’intérieur réalise d’ailleurs son meilleur résultat depuis 8 ans. Au total, la Polynésie décompte moins de 85 000 visiteurs en 2021.

Les autres secteurs ne sont pas épargnés par les restrictions sanitaires. La restauration, l’évènementiel ou encore les commerces non essentiels accusent le coup. En mars, la réouverture progressive des salles de jeux et des bars apportent un bol d’air. Mais il faudra attendre la mise en place du pass sanitaire, le 1er décembre, pour retrouver les pistes de dance. Un soulagement pour les discothèques fermées depuis plus d’un an et demi.

Du côté des exportations, elles augmentent comparées à 2020. Avec la reprise du transport aérien, la perle retrouve un peu de son éclat et les produits de la pêche le chemin des marchés extérieurs.

Du côté du bâtiment, la commande publique est au rendez-vous. De leurs côtés, les particuliers profitent des restrictions pour rénover grâce à leur épargne. C’est que depuis mars 2020, les Polynésiens ont épargné 37 milliards de Fcfp, du jamais vu.

Quant aux aides, une enveloppe de 15 milliards de Fcfp est consacrée aux dispositifs du Pays en 2021 et plus de 25 milliards de Fcfp ont été versés aux entreprises par l’État depuis mars 2020.

La santé de l’économie

En 2021, l’urgence est toujours à la reprise économique. Le plan de relance finalisé est chiffré à 79 milliards de Fcfp sur trois ans. Priorités : l’accompagnement des très petites entreprises,  le développement du tourisme nautique et de luxe ou encore l’autonomie alimentaire et la valorisation de l’économie bleue.

Et pour financer cette relance, le Pays s’endette lourdement avec un nouveau prêt garanti par l’État de presque 36 milliards de Fcfp : 8,1 milliards sont consacrés à Air Tahiti Nui et 7,4 milliards à la CPS.

Cet emprunt s’ajoute à celui de 28,6 milliards contractés en 2020, dont 9,6 milliards versés à la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS).  

La santé des Polynésiens

C’est le gros dossier de cette année : la réforme de la protection sociale généralisée (PSG) au bord de la faillite. Les dépenses en prestations sont largement supérieures aux recettes. Un écart creusé par la baisse d’emplois liée à l’épidémie et par la hausse de retraités et de carnets rouges. Pour rappel, le coût annuel du système de santé s’élève à 135 milliards de Fcfp. Il est principalement supporté par les cotisations du tiers actif de la population.

Pour éviter la faillite de ce système, une contribution pour la solidarité sera instaurée dès le 1er avril 2022. Ce nouvel impôt à la consommation aussi appelé TVA sociale, devrait afficher un rendement de 12 milliards de Fcfp/an, directement fléché vers la PSG. Une mesure fiscale qui s’accompagne d’une réforme de la gouvernance de la PSG, premier axe d’une réforme globale au secours de la protection sociale généralisée.

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