Maita’i Sport Santé : du sport sur ordonnance

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Le projet Maita’i Sport Santé porte ses fruits. Avec une centaine d’adhérents en 2018, il compte désormais plus de 250 participants. Le principe est d’associer la problématique de la nutrition à celle du sport. Ceux qui en bénéficient témoignent des bienfaits que leur a apporté ce programme.

Publié le 27/06/2019 à 14:54 - Mise à jour le 06/01/2020 à 15:14

Le projet Maita’i Sport Santé porte ses fruits. Avec une centaine d’adhérents en 2018, il compte désormais plus de 250 participants. Le principe est d’associer la problématique de la nutrition à celle du sport. Ceux qui en bénéficient témoignent des bienfaits que leur a apporté ce programme.

 
 
« Tu vois, maintenant je peux mettre un pied devant, un pied derrière », s’amuse à dire Rahera Ariiotima en montant les escaliers. À 60 ans, elle souffre de plusieurs maladies : arthrose, tension et elle a même été opérée de la thyroïde en 1998. Pour se soigner, elle prend du Levothyrox et du Coveram, des médicaments prescrits à vie. Il y a un an, monter les escaliers était pour elle un véritable parcours du combattant, mais aujourd’hui, les choses ont bien changé.

 

« J’ai retrouvé la forme, je peux marcher facilement maintenant, se réjouit-elle. Je peux monter des escaliers ! Je peux remarcher dans les escaliers alors qu’à l’époque je ne pouvais plus, il fallait que je traîne. »

Ce changement, Rahera le doit à des séances de natation, un sport adapté à ses problèmes d’articulation. Trois fois par semaine, ses amis et elle se rejoignent au petit bassin de Taina. Ils profitent d’exercices aquatiques menés par Eric Zorgnotti, un éducateur sportif. Chacun suit à son rythme en affichant de grands sourires.

« Nous avons commencé par la préparation physique, détaille Rahera, l’échauffement et tout ce qui va avec, et maintenant on fait des longueurs. En natation, qu’importe la nage qu’on doit faire, ça s’essouffle quand on le fait, mais c’est dans la joie et le sourire, c’est que du bonheur. Là où on est, c’est que du bonheur, et on espère continuer plus tard, c’est tout ce qu’on demande. »

 
Après quelques minutes d’échauffement, Éric leur a concocté un petit circuit sportif pour travailler le renforcement musculaire, l’équilibre, le souffle ou encore la coordination. En tout, une séance d’une heure. Des exercices adaptés pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, mais aussi les maladies liées au tabagisme.

 

« On a de très bons résultats, assure l’éducateur sportif du réseau Maita’i Sport Santé. Certains avaient des traitements de diabète, ils n’ont plus de traitement de diabète, ou en tout cas, certains ont beaucoup réduit les doses médicamenteuses, notamment pour l’hypertension artérielle, donc on a de très bons résultats à tout point de vue. »

Rahera enchaîne sa deuxième session. Les changements dans sa vie sont indéniables, seul bémol, le programme prend fin le mois prochain. Avec son groupe, ils s’inquiètent pour leur avenir.

« Ce que j’aimerais bien dire, qu’ils nous écoutent, qu’ils viennent nous voir et voient exactement le souci qu’on a en tant que personnes fortes, que personnes qui ont pris du poids, demande Rahera. Qu’ils participent ne serait-ce qu’une heure pour voir comment on évolue. »

« Nous, en tant que coachs sportifs, on a envie de continuer avec eux, mais après je peux comprendre qu’il y ait d’autres gens qui attendent leur place, confie Eric. Maintenant, l’esprit du réseau, c’est d’avoir ce déclic de starter, pour qu’ensuite ces gens deviennent autonomes. »

Le docteur Cojan est l’un des instigateurs du projet Maita’i Sport Santé. Il l’a lancé en 2017 pour aider les patients en longue maladie. Au début, ils étaient 155, cette année ils sont 264.

« Le but n’est pas de les conserver dans ce dispositif, mais de se servir de ce dispositif pour améliorer leur état de santé au sens large, explique Dr Cojan. Et il faut que tout le monde y trouve son compte. La société dans son ensemble, c’est-à-dire la Caisse de prévoyance sociale, qu’il y ait une diminution des coûts de santé qui sera profitable à tout le monde. »

La prochaine session débute en août. Douze ateliers sportifs seront proposés. La première année, le dispositif était accessible uniquement de Mahina à Punaauia. Cette année, la commune de Taravao sera intégrée au programme et l’année prochaine, Moorea. Coût de l’opération : 30 millions de Fcfp.

 

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