“Du moment qu’il existe des prisons et des asiles d’aliénés, il faut bien qu’il y ait quelqu’un dedans. Si ce n’est vous, c’est moi. Si ce n’est moi, c’est quelqu’un d’autre”, cette phrase de de l’écrivain et dramaturge russe Anton Tchekhov ouvre la pièce. Est-ce qu’elle résume bien votre oeuvre ?
Oui, c’est ça. C’est-à-dire qu’une fois qu’on a posé cela, on déroule le fil et l’histoire de ceux qui ont un entonnoir sur la tête et qui sont fous, qu’on dit fous, et puis ceux qui ont la blouse blanche. Après, la question est de savoir de quel côté de la porte on est. Parmi les fous, parmi les médecins, est-ce qu’on est sûr de ce qu’est la folie ? Est-ce que s’est aussi délimité que ça ? Est-ce que c’est vraiment une frontière qui est une porte, ou est-ce que c’est peut-être plus vaste que cela ?
C’est beaucoup de questionnements… Quels sont les messages cachés derrière cette pièce de théâtre ?
Il n’y a pas de message caché parce que je ne sais pas faire mais il y a ces émotions contrariées qui peuvent être du rire et des larmes. De manière assez curieuse, le spectateur n’est pas toujours au même endroit au même moment, parfois, il y a des gens qui sont plus émus que d’autre… Il y en a d’autres qui vont rire de certaines situations.
Ça dépend comment. Se moquer d’eux, ça ne m’intéresse pas du tout. J’aime plutôt qu’on rit parce qu’on reconnaît quelque chose, quelque chose qui nous touche. On peut rire juste parce qu’on reconnaît une situation. Aussi, il faut dire que le texte vient de documentaire. En respectant les personnes qui ont vraiment dit ces mots là et en reproduisant cela sur la scène, le respect est tel qu’on n’est pas dans la moquerie, on est dans une révérence à ceux qui ont été enfermés alors qu’ils ont envie d’être dehors…
Ce n’est pas la première fois que vous vous intéressez au thème de la folie. Est-ce que vous y êtes attachée ?
La folie ça paraît très gros. Ce sont plus les failles, les absences et les fragilités de l’être humain qui m’intéressent. Je trouve que c’est à cet endroit-là qu’on le voit bien l’être humain : ses incapacités et ses façons aléatoires. Il n’y a pas une vérité, il y a plusieurs vérités parfois et je trouve que c’est toujours très émouvant de voir quelqu’un qui perd un peu pied ou qui se raccroche, ou des gens qui l’aident… C’est une histoire d’humanité. Le fait qu’ils soient tous très jeunes pour traiter de ça ajoute un peu de légèreté, de drôlerie et de dinguerie à quelque chose qui pourrait être uniquement lourd. Mais bon, il y a des gens qui pleurent aussi…
Une histoire particulière avec la Polynésie
La série n’a finalement pas eu le besoin de venir tourner à Tahiti. Finalement, un an plus tard, elle se voit offrir la possibilité de voyager à Tahiti pour une de ses pièces. “Je ne sais pas ce qu’il se passe, peut-être que les étoiles étaient alignées…”
Les 1er, 8 et 9 septembre au Grand théâtre de la Maison de la culture. Samedi à 19h30 et dimanche à 17 heures;
Tarifs des places entre 2 500 et 4 000 francs ;
Billets en vente dans les Carrefour et à Radio 1 Fare Ute.
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