Vidéo – Pina’ina’i : l’écho du silence à la Maison de la culture

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Publié le 19/10/2018 à 9:29 - Mise à jour le 19/10/2018 à 9:29

L’interview de Moana’ura Teheiura, Scénographe, metteur en scène, coordinateur du spectacle Pina’ina’i

« À la fin du spectacle de l’an dernier, j’ai donné un thème. Silence Culte. Rien d’autre. » « Silence Culte », comme le réclament ces petits panneaux que vous pouvez trouver aux abords des églises, mais pas seulement…
Moana’ura Teheiura, Scénographe, metteur en scène, coordinateur du spectacle Pina’ina’i, a aussi souhaité que soit évoquée la situation des sans-abris : « Cette année, on a voulu surtout s’attarder sur nos silences. Les silences cultes de notre société. Parmi ces silences, il était important pour moi d’évoquer les SDF. Les SDF dans notre ville que nous avons rendus invisibles. Les SDF qui sont les parias, les culs-terreux, les mal-compris, et les invisibles de cette société. C’était important parce qu’on va leur redonner un autre regard, de l’humanité, pour montrer qu’il y a de l’intelligence, mais aussi de la douleur et parfois de la détresse ». 
Le spectacle met en lumière ce qui a pu conduire certains à vivre dans la rue, les raisons de la désocialisation : l’échec scolaire, l’hypocrisie, la perte d’identité, la société de consommation et ses travers.

> « Il n’y a pas de grands auteurs et de petits auteurs »

Une quarantaine d’artistes participent à cette nouvelle édition de Pina’ina’i. L’aventure avait démarré en 2011 pour « promouvoir la littérature autochtone, montrer que nous avons des textes contemporains, et avec l’association Litterama’ohi, nous voulions surtout montrer qu’il y a des textes qui parlent de nous, de notre société, par nous. C’est ça qui est important », explique Moana’ura. 

Parmi les auteurs, ont retrouve de grands noms, mais le but n’est pas là pour le metteur en scène : « On a aucun complexe à dire que les auteurs sont ceux qui prennent la charge de l’acte d’écrire (…) Nous avons des auteurs comme Flora Devatine, Chantal Spitz, Philippe Neuffer, notre regretté Patrick Amaru (…) On a également une jeune auteure  qui  vient d’avoir 18 ans. Pina’ina’i c’est montrer aussi qu’il n’y a pas de grands auteurs et de petits auteurs, que tout le monde peut s’écrire et écrire ensemble. Tout le monde peut se parler et se comprendre sur une même société. »

> De lecteurs, à acteurs

En 8 éditions, Pina’ina’i a su évoluer : « Au départ, c’étaient des lecteurs, ensuite ils sont devenus des orateurs. Aujourd’hui, on est bien dans la dynamique d’acteurs », souligne Moana’ura. 
 
Le spectacle s’annonce fort en émotions avec des scènes-chocs… Rendez-vous ce samedi à la Maison de la culture.

Rédaction web (Interview Laure Philiber) 

PRATIQUE 

Pina’ina’i 8.18
Samedi 20 octobre à 19h
Paepae a Hiro de la Maison de la culture
Entrée libre
Plus d’infos : 40 544 544 ou www.maisondelaculture.pf

 

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