Vidéo – A l’université, les étudiants se mobilisent pour les langues polynésiennes

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Publié le 08/02/2018 à 13:54 - Mise à jour le 08/02/2018 à 13:54

« Nos langues ne sont pas mortes ! » , s’exclame Taputu Tauhiarai,  étudiant. Au fenua, de nombreuses forces vives célèbrent chaque jours leurs traditions, leurs cultures et leurs langues. Ce vendredi, c’est ce qu’ont fait les étudiants de l’Université de Polynésie française (UPF).

Une partie des élèves de la licence de reo maohi a organisé la 9ème édition de la journée des langues et culture polynésiennes. Cette année, le thème choisi pour mettre en valeur les cinq archipels était l’environnement. Au-delà d’un simple rassemblement, cette journée résonne comme un acte militant pour le comité organisateur.  

Taputu Tauhiarai, en deuxième année de licence en reo maohi et président du comité organisateur, souligne :

« C’est une manière de montrer que les différentes langues existent toujours. Nos langues ne sont pas mortes ! Il y a toujours des gens qui les parlent… Par le biais de cet événement, nous souhaitons montrer à la population et à tous ces jeunes que c’est toujours un privilège de parler sa langue. Surtout que c’est de plus en plus rare… »

DES LANGUES BIEN VIVANTES

Derrière le jeune homme, un groupe d’étudiants originaires des Australes monte sur scène. Une jeune femme déclame un orero dans sa langue natale. Le public est captivé, même si tout le monde ne comprend pas.

Vahi Richaud, maitre de conférences en langue, littérature et civilisation tahitienne, fait elle aussi partie de l’audience. La professeure se félicite de voir tant de jeunes se mobiliser pour cette journée spéciale. Les langues polynésiennes sont-elles appelées à mourir ? Elle s’agace :

« On voudrait qu’elles soient mortes ! C’est ça qui est extraordinaire ! On continue à véhiculer ce message de déperdition alors que ces langues sont toujours vivantes ! »

TOUT N’EST PAS PERDU

Sur scène, le orero a laissé place à la danse. Une dizaine de jeunes filles se lance dans un ‘aparima.

Assise sur une chaise face à la scène, Monique Hauata attend avec impatience de voir sa petite-fille monter sur scène. Cette habitante de la presqu’île regrette que de moins en moins de jeunes s’attachent à parler tahitien. Chez elle, c’est tous les jours :

« Beaucoup de gens essayaient de faire un effort pour revenir à sa propre culture. Pour ma part, c’est déjà à la maison qu’il faut continuer à cultiver cette culture : danses, chants, nourriture… C’est parfois difficile mais ce n’est pas perdu ! »

Selon la maître de conférences, c’est ce lien qu’il faut cultiver. Il ne suffit pas de grand-chose pour que ces langues vivent encore de longues années.

« Il faut de la transmission ! C’est justement à travers ces jeunes qui ont la volonté de maintenir leur langue. L’essentiel est qu’ils continuent à parler leur langue à n’importe quelle heure et devant n’importe quelle autorité… »
 

Rédaction web avec Thierry Teamo

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