Des atolls « sans culture » ou « sans histoire » : c’est pour tordre le coup à ces impressions que Florian Prévost a choisi Makemo et ses îles environnantes. Il faut dire que le jeune homme y a rencontré sa femme, et qu’il vit sur place depuis plus de dix ans. De quoi simplifier le recueil d’informations. « C’était d’abord de l’enquête orale auprès des personnes qui sont encore capables de nous donner des informations sur la période pré-européenne, et surtout cela a été du recueil d’écrits à travers les puta tupuna par exemple, qui permettaient après de pouvoir reconstituer l’histoire des atolls que j’ai étudié » explique le doctorant à l’université de Polynésie française.
Avec Makemo pourtant, le doctorant sait qu’il risque de manquer de matières pour alimenter sa thèse. L’organisation des aires linguistiques, des chefferies et leur éventuelle unité politique lui permettra finalement d’écrire 700 pages. Un travail qu’il consacre aujourd’hui à la population de l’île : « Plus qu’un objectif scientifique, c’était vraiment une démarche pour aider ces personnes-là, parce qu’il y a une vraie demande à ce niveau, de pouvoir leur donner les clés pour mieux comprendre un peu leur passé. Quand on écoute les gens aujourd’hui aux Tuamotu, on a l’impression que ce sont des atolls sans histoire pré-européenne, que l’histoire a commencé avec l’arrivée des missionnaires etc. ».