Un artiste rend hommage à la vague de Teahupoo avec ses sculptures en métal

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Stéphane Foulquier, artiste fondeur de l'île de Ré, transforme les rouleaux d'eau salée en aluminium. Une façon pour lui de rendre hommage à la vague de Teahupoo, mais aussi à d'autres spots de surf mythiques.

Publié le 20/02/2022 à 19:00 - Mise à jour le 21/02/2022 à 9:11

Stéphane Foulquier, artiste fondeur de l'île de Ré, transforme les rouleaux d'eau salée en aluminium. Une façon pour lui de rendre hommage à la vague de Teahupoo, mais aussi à d'autres spots de surf mythiques.

Artisan-soudeur depuis 15 ans sur l’île de Ré, une île située sur la côte ouest française, les vagues sont une source d’inspiration quotidienne pour Stéphane Foulquier. Il a décidé il y a quelques mois de créer son atelier Stefinox, après une formation et suite à un voyage de noces en Polynésie l’année dernière qui l’a beaucoup marqué : « Je voulais renouer avec l’artistique et faire enfin ce que je voulais. Il faut croire en ses rêves. Et j’ai trouvé une discipline qui est la fonderie d’art qui consiste à faire fondre du métal liquide dans un moule qui a été fabriqué autour d’un objet pour pouvoir transformer cette pièce en métal, en bronze ou en aluminium ».

Stéphanie Foulquier commence par mouler les vagues dont celle de Teahupoo : « J’ai une culture surf, je vis sur une île où les vagues sont présentes tout autour… et forcément l’une des plus belles vagues s’est imposée à moi : celle de Teahupoo ».

(Crédit photo : Stéphane Foulquier)

De l’océan à son atelier, les vagues se transforment en des sculptures de métal originales. Il explique : « On part d’une photo, on fait une sculpture numérique, on l’imprime en 3D, ce qui nous fait une matrice, et à partir de là, on peut faire un moule en silicone qui permet de faire des tirages en cire. On fait couler de la cire dedans pour faire une épaisseur. Et cette cire va être enveloppée d’une coquille de céramique qu’on met au four. La cire fond et il ne reste que l’emprunte faite par la cire autour de la céramique. Une fois que la céramique est cuite, on coule du métal dedans, et une fois qu’il a refroidi, on casse la céramique et on retrouve la pièce brute de fonderie ».

Chaque œuvre d’art est issue d’un long processus et nécessite environ 40 à 50 heures de travail. Une fois que le moule est créé, « c’est 25 opérations différentes toutes à la main. (…) C’est le démoulage qui pose surtout problème, car faire un moule et le remplir de silicone, ça va, mais c’est pour démouler la forme sans la casser que c’est compliqué. C’est un procédé où il y a plein d’étapes. C’est beaucoup de travail pour chaque pièce, mais c’est passionnant. C’est une source d’inspirations infinie. Les vagues, il y en a partout, et ça parle à tout le monde » précise l’artiste.

Avec Raimana Van Bastolaer (Crédit photo : Stéphane Foulquier)

Tombé amoureux de la Polynésie, Stéphanie Foulquier est revenu cette année au fenua : « J’ai eu un coup de cœur. C’est un voyage qui m’a pris aux tripes. Le sourire des gens, l’accueil… Ce qui m’a vraiment touché, c’est la présence de l’art dans la culture ici sous toutes ses formes : la peinture, la sculpture, la musique, le tatouage, le tressage… Et je retrouve plein de similarités avec l’île de Ré, comme je suis insulaire aussi, venant d’une petite île qui fait 30 kilomètres ». Sa femme ajoute : « Pour nous, le vrai paradis est là. Et les gens ici sont dans le partage, ils donnent dans la bienveillance, sans rien attendre en retour, cela fait chaud au cœur ».

L’artiste a profité de son séjour pour offrir en mains propres à Raimana Van Bastolaer et Tim Mckenna ses sculptures : « Je voulais leur rendre hommage. Ce sont des piliers du surf. Raimana car c’est le gardien de la vague de Teahupoo, et Tim car, pour moi, c’est l’œil de Teahupoo. Ils ont été touchés du geste et en tant qu’amoureux de la vague, l’objet leur a parlé, les petits détails, les proportions… Ils ont été très contents, et cela me permet de continuer mon défi : voir d’autres personnes pour leur offrir mes tout premiers modèles : Kelly Slater, Laird Hamilton et Kai Lenny ». Stéphane Foulquier a 11 modèles de vagues déjà prêts : Nazaré, Jaws… Il ne lui reste plus qu’à les offrir.

Avec Tim McKenna (Crédit photo : Stéphane Foulquier)

Chaque pièce est unique et l’artiste va jusqu’à laisser son empreinte dans la cire en signant avec son pouce : « Même si la pièce sort du même moule, il y a tellement d’étapes différentes à faire, il y a la trace de l’outil etc. Le moule est le même, mais chaque pièce est différente ». Pour ceux qui aimeraient voir leur vague préférée figée dans le métal par Stéphane Foulquier, il suffit de la prendre en photo et de lui envoyer.

Après les vagues, l’artiste réfléchit à reproduire des animaux comme des requins.

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