Seule chorale de la soirée à avoir interprété un chant polyphonique traditionnel ce lundi soir lors de la 2e édition du Taure’a pupu himene, Saint-Joseph de Punaauia peut se targuer d’avoir marqué le public de la Maison de la culture. L’ensemble a composé un Tarava Tahiti et travaillé sur neuf tonalités pour un résultat de haut vol. La prestation a été plébiscitée par le jury, qui lui a décerné le premier prix.
Les mélodies polynésiennes ont également fait voyager l’auditoire jusqu’aux Marquises. Le Hakamanu, la danse de l’oiseau et le Taki ont résonné en hommage au chef d’établissement du collège Saint-Anne de Hiva Oa.
Thème de la soirée récurrent, celui des langues vernaculaires au fenua. Les textes des chants tahitiens ont interrogé sur la pratique du Reo Tahiti, de moins en moins parlé au sein des jeunes générations, sauf exceptions. C’est le cas de Maya, lycéenne de La Mennais, inscrite en LV2 tahitien. « Je passerai le Reo Tahiti à l’oral du bac l’année prochaine (…) Je vis ici depuis que je suis petite. Et pour moi, il n’y a pas d’autres choix que parler Tahitien (…) C’est découvrir les traditions, les légendes, une culture que je trouve magnifique » , résume-t-elle.
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Anciennement appelé le festival Tous en Choeur, le Taure’a pupu himene fait écho au heiva taure’a, le concours de danses traditionnelles des collèges de Polynésie Française. Une cohérence défendue par le ministre de l’Éducation Ronny Teriipaia : « Ça ne peut que nous donner du cœur à l’ouvrage dans cette lutte, ce combat que nous menons tous ensemble que ça soit dans l’enseignement privé ou l’enseignement public en matière de préservation de nos langues et de notre culture, c’est important. C’est pour cela qu’il faut absolument transmettre ces savoir-faire à la jeunesse d’aujourd’hui » .
Tout comme le heiva Taure’a, le taure’a pupu himene vise à lutter contre le harcèlement et le décrochage scolaire. Les enseignants espèrent que l’expression artistique pousse les élèves à devenir acteurs de leur propre apprentissage.