Heiva des écoles : Tamariki Poerani et Manohiva enflamment To’ata

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Pour cette deuxième soirée du Taupiti Ana'e, c'est Manohiva et Tamariki Poerani qui ont animé la scène de To'ata.

Publié le 04/06/2022 à 15:29 - Mise à jour le 04/06/2022 à 16:37

Pour cette deuxième soirée du Taupiti Ana'e, c'est Manohiva et Tamariki Poerani qui ont animé la scène de To'ata.

Pour la 28ème édition du Heiva des écoles, la Maison de la culture et le Ministère de la culture ont décidé, en concertation avec les écoles, de proposer des spectacles sur la scène de To’atā. Plusieurs écoles ont ainsi fait le choix de se produire soit au Grand Théâtre, soit sur la scène mythique. Parmi elles, 5 écoles ont choisi de danser dans les mêmes conditions et configurations que le Heiva i Tahiti. Hier, vendredi 3 juin, ce sont les élèves de Tamariki Poerani et Manohiva qui ont poursuivi les festivités, après la performance de Aratoa, jeudi soir. Une variété d’expression qui a fait vibrer l’âme et le cœur des spectateurs. Depuis plusieurs années, cette rencontre ne se limite plus aux seules écoles de danse, l’émergence d’écoles de percussion, de ‘ukulele et de chants traditionnels permettent au Taupiti Ana’e de s’enrichir.

Tamariki Poerani

La troupe des Tamariki Poerani créée en 1987 par Makau Foster, est située dans l’école de la rue Gauguin en plein cœur de Papeete, tout près du marché. Elle compte aujourd’hui près de 200 élèves.

Pour ce Heiva, l’école a choisi de célébrer l’ambiance du marché de Papeete aux travers des chants traditionnels sur le Marara, le Rori et l’esprit floral. Dans tout To’atā, on s’émerveille des senteurs dégagées par les fleurs des costumes. Le dernier tableau retranscrit l’ambiance festive du marché et ses bringues pittoresques.

Makau Foster a tenu à encourager les jeunes et les troupes de danse à revenir à la base de la culture polynésienne : « Les jeunes ne parlent plus notre langue polynésienne et c’est uniquement par ce moyen que tu peux danser gracieusement car tu comprends et tu vis ta danse. Comprendre notre histoire, se réapproprier notre langue pour la transmettre aux nouvelles générations. Chanter, danser avec les mots justes pour être en transe, transmettre les messages de notre culture et les émotions. Préservons nos traditions pour savoir qui on est vraiment. »

Pour le Grand Heiva i Tahiti, le 7 juillet 2022à To’atā, c’est cette fois-ci la troupe Tamariki Poerani qu’on retrouvera, sur le thème de la navigation et la désolation d’un peuple.

Manohiva

Manohiva, gérée par Poerava Taea, a ouvert ses portes en juillet 2017. Située à Titioro, son école compte une centaine d’élèves qui ont entre 3 et 60 ans. Pour Poerava, la danse polynésienne est un moyen d’apprendre à se connaitre, à s’apprécier : « Être sur scène, c’est libérateur, danser, c’est s’aimer et le partager avec les autres ».

Pour ce Heiva des Écoles – Taupiti Ana’e – une fois n’est pas coutume, la prestation s’est déroulée sur la scène de To’ata. En amont, il a fallu se préparer tout le mois de mai en tenant compte de contraintes supplémentaires. Car la scène de To’ata est plus grande que celle du Grand Théâtre. Alors pour travailler les différents tableaux, l’école a dû trouver un lieu plus adapté pour les répétitions. Ce Heiva des écoles a ainsi nécessité plus d’organisation, de logistique et de moyens mais n’en reste pas moins « une expérience enrichissante et formatrice », souligne Poerava. « Néanmoins nous aurions aimé avoir plus de répétitions sur To’ata pour gagner en fluidité et mieux appréhender les temps de changement pour les différents déplacements« . Poerava déplore également le manque de structure pour les écoles de danse.

Mais monter sur To’ata, pour ces jeunes élèves, c’est surtout l’occasion de se mettre à la place d’une danseuse du « Grand Heiva ». Pour cette année, le thème relate l’histoire de la passe de Maupiti réputée pour être dangereuse. Selon la légende, ladite passe ne laisserait entrer que ceux qui ont de bonnes intentions.

Pour le deuxième tableau, c’est la légende d’une fratrie qui est mise à l’honneur. Par la ruse, une des sœurs envoie ses frères chercher à manger. Au lever du jour, ses frères se transforment en montagne inférieure. C’est ainsi que la montagne Uru fa’atiu devient la plus grande de l’île.

Photos et texte : Stéphane et Victoire Sayeb Brotherson / Tahiti Zoom

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