Stellio Tuhiti et Jean Noho, fabricants de to’ere

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Si les danseurs et chorégraphes se préparent depuis plusieurs mois pour le Heiva, c’est également le cas des musiciens. Tari parau, pahu tupaì et autres toère font résonner la scène de To'ata. Pour l’occasion, certains groupes ont fait appel aux fabricants du fenua pour renouveler leurs instruments.

Publié le 08/07/2019 à 11:26 - Mise à jour le 07/02/2020 à 10:27

Si les danseurs et chorégraphes se préparent depuis plusieurs mois pour le Heiva, c’est également le cas des musiciens. Tari parau, pahu tupaì et autres toère font résonner la scène de To'ata. Pour l’occasion, certains groupes ont fait appel aux fabricants du fenua pour renouveler leurs instruments.

Cela fait 38 ans déjà que Stellio Tuhiti fabrique des to’ere. Il doit son savoir-faire à un pasteur originaire de Rimatara : Taharia Teremoana. Au fil des années, Stellio s’est forgé une réputation auprès des groupes de ‘Ori tahiti, qui commandent volontiers ses instruments. « J’en vends beaucoup, et souvent, ce sont les groupes qui me les commandent. Il y en a à Taha’a, Raiatea… Là, j’ai eu une commande de Raivavae. Il y a aussi O Tahiti E, car je suis un de leurs musiciens » déclare Stellio.

Si Stellio a su saisir sa chance depuis bientôt quatre décennies, il a su également la transmettre. Il y a plus de dix ans, il a pris sous son aile Jean Noho, et après deux années de formation, l’élève a pris son envol.

Reconnus par beaucoup de musiciens pour leur travail soigné et une sonorité particulière de leurs to’ere, Stellio et Jean ont su également se démarquer en apportant une petite modification. « À l’époque, on tapait sur du bois brut, et à force de taper, il s’effritait, cela faisait comme si c’était pourri sur une partie. Donc a eu l’idée de couper cette partie et de mettre du aito pour que ça dure plus longtemps. Tout le monde peut fabriquer un to’ere, tout le monde peut couper le toere, mais le plus important dans un to’ere, c’est le son, et ça c’est pas donné à tout le monde ici, côté technique » explique Jean.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

En mahogany ou encore en aito, ils peuvent fabriquer deux à trois toere par jour. Le bois ne manque pas, par contre ils confient que les fabricants confirmés se font de plus en plus rare.

Pour le Heiva i Tahiti une quinzaine de to’ere ont été commandés, mais les marchés des îles et l’exportation ne sont pas oubliés. Après un passage par le phytosanitaire, certains to’ere prendront la direction du Japon par exemple.

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