Micheline Néporon, Denise Tiavouane et Paula Boi Gony ont profité de cette semaine pour échanger avec les élèves du CMA. Partage du savoir-faire, les différentes façons d’aborder la création et le rapport océanien à la peinture. Rencontres avec Paula Boi Gony et Denise Tiavouane, deux femmes à l’art pictural confirmé.
« Il les a testé devant moi, et il s’est mis à crier de joie. Il s’est levé, il a pris toutes les graines puis il a disparu. Et quelques heures après il est revenu avec son bambou gravé et terminé. »
La technique de la noix de bancoulier, est une technique qui avait quasiment disparue et que Paula a remise au goût du jour. « Dés que j’en ai l’occasion, dans les tribus, les écoles, je l’utilise. Et l’effet sur les enfants est immédiat. C’est magique, disent-ils, elle est magique ta graine. »
A l’origine, Les bambous gravés chez les Kanaks, étaient des bâtons de mémoires, « Ils racontaient des événements qui s’étaient passés au sein de la tribu ou du clan et parfois du pays tout entier. » Parfois, ils faisaient office de « grigri », de protection pour la personne qu’il le portait. « On mettait à l’intérieur, des herbes protectrice pour la personne qui voyageait à travers le pays. »
Dans son cas, il s’agit notamment de contribuer à transmettre l’identité kanak aux jeunes. Elle a exposé à titre individuel et participé à diverses expositions internationales et en Nouvelle-Calédonie. Denise Tiavouane était dernièrement, avec le soutien de l’ADCK et de la Commune de Païta, une des artistes de l’exposition collective « Paradise Now ? » qui s’est déroulée à New York.
A travers sa peinture, Denise exprime la force de la femme. Elle tente de s’exprimer comme une « maman » à l’adresse des peuples du Pacifique. Comme support d’expression elle utilise le tissu.
« Le tissu me parle. c’est un objet occidental qui est arrivé chez nous et que le Kanak a mis en valeur ». Ses échanges avec les jeunes du CMA, « Je suis venu transmettre mon savoir-faire, et ces jeunes, ont un besoin de recevoir. C’est important pour moi de ressentir ce besoin et de leur donner un repère identitaire et leur ouvrir le chemin vers leur avenir ».