Pionnier du rock’n’roll, Fats domino est mort

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Publié le 24/10/2017 à 6:17 - Mise à jour le 24/10/2017 à 6:17

Le bureau du médecin légiste de La Nouvelle-Orléans a confirmé à l’AFP son décès, qui avait été annoncé peu avant par sa fille sur une chaîne de télévision locale.
 
Regard malicieux, visage rond, Antoine « Fats » Domino Jr a transformé la musique américaine avec un son très inspiré de sa ville natale, La Nouvelle-Orléans, que lui appelait rythm and blues mais qui fut largement considéré comme l’un des premiers exemples de rock’n’roll.
 
Son premier succès, « The Fat Man » (sorti en 1949), qui jouait autour de son surnom lié à sa corpulence, est souvent considéré comme le premier titre de l’histoire du rock’n’roll.
 
Interrogé en 1957 sur les réactions très hostiles que suscitait parfois le rock’n’roll aux Etats-Unis, considéré par certains comme un genre décadant, il avait réagi avec candeur.
 
« Autant que je sache, la musique rend les gens heureux », avait-il répondu. « Je sais que moi, elle me rend heureux ».
 
Son plus grand tube reste « Blueberry Hill », mais il a multiplié les apparitions dans les hits parades avec d’autres chansons comme « I’m Walkin' » ou « Ain’t It a Shame » (plus tard rebaptisé « Ain’t That a Shame »).
 
Les Beatles ont régulièrement repris des standards de Fats Domino et le titre « Lady Madonna » est souvent considéré comme un hommage à son style caractéristique.
  
Issu d’une famille d’origine créole, Fats Domino s’accompagnait lui-même au piano, instrument dont il avait appris à jouer seul et qu’il caressait de ses doigts bagués avec virtuosité.
 
C’est son exceptionnel sens du rythme qui l’a extrait de genres moins grand public comme le blues, qui constituait la base de son style, pour en faire une immense vedette aux Etats-Unis et bien au-delà.
 
« Blueberry Hill » avait ainsi déjà été interprété de nombreuses fois par d’autres artistes, notamment Louis Armstrong, avant que Fats Domino ne s’y attaque et en fasse un tube planétaire.
 
Les disques de Fats Domino se sont écoulés à plus de 65 millions d’exemplaires, selon son site officiel.
 
Malgré une présence scénique hors norme, Fats Domino était un homme réservé qui fuyait l’attention et les médias. Il avait donné son dernier concert en 2007 à La Nouvelle-Orléans.
 
En 2005, il avait refusé d’évacuer sa maison avant l’arrivée de l’ouragan Katrina parce que sa femme était souffrante. Finalement secouru par bateau, le couple s’en était tiré mais la demeure avait été ravagée par les eaux, rendant notamment son piano fétiche inutilisable.
 
Fats Domino faisait partie de la toute première promotion du Rock and Roll Hall of Fame, en 1986, aux côtés de Chuck Berry et Elvis Presley.
 
« I found my thrill on blueberry hill… (extrait de « Blueberry Hill ») cette phrase m’a fait rêver », a tweeté jeudi, en hommage, le rappeur LL Cool J. « Fats Domino, repose pour l’éternité ».
 
L’histoire du son de Fats Domino est aussi celle d’une collaboration, avec le musicien Dave Bartholomew, qui fut tout à la fois son producteur, son compagnon de scène, son arrangeur et son collaborateur.
 
A l’occasion de retrouvailles devant les caméras de la chaîne locale WWL-TV à La Nouvelle-Orléans, ce trompettiste de formation, avait raconté que Fats Domino trouvait régulièrement l’inspiration lors de boeufs.
 
Il se serait notamment mis à chanter spontanément le refrain de « I’m Walkin » lors de l’une de ces sessions d’improvisation, selon Dave Bartholomew, qui lui avait suggéré de prendre le surnom « Fats », comme plusieurs autres musiciens de renom, notamment Fats Waller.
 
« Nous avons perdu l’un des grands pionniers, qui a aidé à créer les fondations de notre autoroute musicale », a réagi le musicien Bootsy Collins sur Twitter.
 

AFP

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