Paul Yeou Chichong : « Qu’est-ce que je ferais d’une fondation ? »

Publié le

Publié le 10/01/2018 à 15:48 - Mise à jour le 10/01/2018 à 15:48

Au début du mois encore, le gouvernement se félicitait de la mise en application des nouveaux textes relatifs à la constitution de fondations. De grosses entreprises comme EDT seraient en passe de créer la leur. D’autant que la loi de Pays offre à celles-ci des réductions d’impôts.
Du côté des particuliers, le gouvernement assurait également que de riches hommes d’affaires étaient sur les rangs. 

Paul Yeou Chichong est l’heureux propriétaire d’une collection de 350 tableaux de maître dont il nous a exceptionnellement ouvert les portes. 
 

Monet, Miro, Gauguin, Picasso, l’homme d’affaires qui a aujourd’hui cédé toutes les parts de ses sociétés, chiffre la valeur de son trésor artistique à 5 ou 6 milliards de Fcfp.
Son nom est donc régulièrement cité par les autorités lorsqu’elles évoquent la création de fondations. Pourtant, l’intéressé est loin d’être séduit. « A Tahiti il n’y a pas d’impôts ! En métropole, c’est formidable parce que quand tu crées une fondation, tu ne paie plus d’impôt. A Tahiti, y’a pas. « Fondation », c’est un joli mot à Tahiti. Qu’est-ce que je ferais d’une fondation Chichong ? »

Ce que veut l’homme d’affaires, c’est que le gouvernement trouve un terrain pour y édifier un musée dans lequel il entreposerait ses œuvres. Mais il réclame un bâtiment sécurisé et adapté à la conservation des toiles. Ce qui exige un contrôle du taux d’humidité et des températures. « Un musée digne de ce nom attention, pas un boui-boui (…) Et j’y mettrai mes tableaux à perpet’, jusqu’à ce que le musée tombe en ruine. » 

Si la constitution d’une fondation ne l’intéresse pas, il est en revanche prêt à confier l’ensemble de ses tableaux au Pays et ce, ad vitam aeternam car il n’entend pas les léguer en héritages à ses ayants-droits.

Paul Chichong dit avoir discuté à de nombreuses reprises du sujet avec des membres du gouvernement. « On m’a dit « on va construire d’abord le Mahana Beach » (…) et après on va penser à ton musée. J’ai dit « les amis, j’ai 84 ans. » Le Mahana beach c’est certainement pas avant 10 ou 15 ans s’ils trouvent les 150 milliards. »
 

A 84 ans, Paul Chichong ne pense pas qu’il verra de son vivant ses tableaux exposés dans un musée digne de ce nom à Tahiti. Ces chefs d’œuvre resteront donc encore un temps à l’abri des regards du grand public, au grand dam de ce passionné qui a acquis son premier tableau il y a tout juste 50 ans.  « C’est dommage, j’aurais aimé montrer tout ça au public. » 

Rédaction web avec JBC

Retrouvez le reportage ce jeudi soir dans nos journaux

Dernières news

Activer le son Couper le son