Papara veut rendre sa splendeur au marae Mahaiatea

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Publié le 22/12/2016 à 15:46 - Mise à jour le 22/12/2016 à 15:46

La commune de Papara veut réaménager le marae Mahaiatea. En ruines, il est devenu un lieu de rassemblement pour les jeunes de la commune qui viennent boire et faire la fête. 

Pourtant, il y a quelques siècles, ce marae était le plus grand et le plus haut de Polynésie. Il a été construit par Purea et Amo, couple royal de Papara, autour de 1769 à l’occasion de l’intronisation de leur fils Teri’irere. Le marae s’étendait sur 2 hectares et culminait à plus de trente mètres de haut. Il rejoignait même le récif et possédait à l’époque 11 gradins, comme le souligne Mark Eddowes, archéologue au service de la culture. 

Le projet de réhabilitation du site a démarré il y a un an. « Quand on a vu le désastre de ce marae, on a voulu essayer de réhabiliter à notre niveau, au niveau communal. Il faut savoir que c’est de compétence territoriale par le biais de l’Environnement et de l’Équipement. On a quand même pris la décision de commencer le nettoyage, couper les gros arbres qui faisaient tomber les cailloux, et sécuriser l’endroit parce que c’était avant un endroit squatté. Pour le voisinage et la paix du marae nous avons décidé de commencer à embellir l’endroit », explique Bernard Godefroy, conseiller technique à la mairie de Papara. 

De nombreux travaux sont prévus. Un paysagiste mettra en place des allées piétonnes de part et d’autre du marae. Des plantes orneront également le terrain, et pour éviter que l’océan ne dégrade encore plus le site, un enrochement sera réalisé. « On va commencer par sécuriser par de l’enrochement. On va commencer sur le côté gauche pour sécuriser à peu près sur 20 mètres linéaires puis sur la droite, pour sécuriser également sur 20 mètres linéaires de façon à ce que les deux houles dominantes arrêtent d’endommager ce marae », détaille Bernard Godefroy. 

« Le projet s’est basé sur le principe qu’on doit essayer de retrouver des aspects de l’architecture originale du marae. Le marae a été bien endommagé depuis 200 ans. D’abord parce qu’à l’époque on a récupéré toutes les pierres taillées pour faire le pont de la Taharuu. Ensuite, les gens ont pris des pierres pour mettre dans leurs jardins, constructions, etc. Et la mer a bien abîmé la partie arrière. Très peu de l’architecture originale subsiste aujourd’hui. On voit beaucoup de pierres qui ont été rajoutées, par des gens de bonne foi (…) Le problème c’est qu’on a une architecture qui ne correspond plus du tout à l’architecture ancienne. On a été obligé de creuser pour trouver ce qui reste de l’époque », explique Mark Eddowes. 

Si la commune de Papara bénéficie des aides attendues de la part du Pays, les travaux pourraient prendre fin dans trois ans.

 

Rédaction web (Interviews : Manava Tepa / David Chang)

Mark Eddowes, archéologue du service de la culture

Bernard Godefroy, conseiller technique à la mairie de Papara

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