Matari’i désigne la constellation des Pléaides dans les îles de la Société et aux Australes. Une constellation clé pour les peuples du Pacifique, comme l’expliquait l’auteur Teuira Henry :
« A noho Ta’urua-nui i tui i te porou o te ra’i i te vahine, ia Te’urataui-e-pà, a fanau tana ari’i, o te hui tarava ia Mata-ri’i, o mere, e o ie-uru-mere-mere.
Ta’urua-nui (Jupiter) qui frappe le zénith du ciel prit pour femme Te-’ura-taui-epa (rougeur échangée et quittée) dont il eut les princes, les constellations de Mata-ri’i (Petits Yeux Pléiades), Mere, (Tendresse des parents, Ceinture d’Orion) et Te-uru-meremere (La forêt de tendresses de parents, tout le reste d’Orion) » .
Les pléiades servent de marqueur temporels : «Voici les périodes royales observées par les tahitiens. Ce sont Matari’i-i-ni’a (Pléiades au-dessus) et Matari’i-i-raro (Pléiades en dessous). Lorsque les Pléiades brillent pour la première fois à l’horizon vers la constellation de la ceinture d’Orion [les trois grandes étoiles de la ceinture d’Orion forment une constellation à elles seules : c’est ce qui est exprimé dans le mot Mere (regrets des parents et enfants qui se quittent ) ; le mot Te-uru-o-mere (la forêt de Mere) exprime la constellation toute entière] dans le crépuscule du soir, dans le mois de Temâ (Eclaircissement), le 20 novembre, elles sont les signes avant-coureurs d’une saison d’abondance. Matari’i-i-ni’a est alors la saison, jusqu’à ce que les petites étoiles descendent au-dessous de l’horizon dans le crépuscule du soir, dans le mois de Auunuunu (Suspension), le 20 mai. C’est la fin de la saison d’abondance. Matari’i-i-raro est la saison qui commence dans le mois de Auunuunu en mai, quand ces petites étoiles disparaissent à l’horizon dans le crépuscule du soir jusqu’à ce qu’elles brillent à nouveau au dessus de l’horizon dans le crépuscule du mois de Temâ en novembre. C’est la saison de pénurie » , décrivait Teuira Henry.