L’école du dimanche en reo Tahiti : une pratique qui tend à disparaître

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En 1981 la loi Deixonne a permis à l’enseignement du reo maohi de rentrer officiellement dans les programmes scolaires de Polynésie. Auparavant, parler le tahitien était banni dans les établissements scolaires sauf à l’école du dimanche. Chez les protestants notamment le "haapiiraa tapati" a permis de sauvegarder l’usage du reo Tahiti. Mais cette pratique tend à disparaître...

Publié le 11/04/2021 à 16:19 - Mise à jour le 11/04/2021 à 16:22

En 1981 la loi Deixonne a permis à l’enseignement du reo maohi de rentrer officiellement dans les programmes scolaires de Polynésie. Auparavant, parler le tahitien était banni dans les établissements scolaires sauf à l’école du dimanche. Chez les protestants notamment le "haapiiraa tapati" a permis de sauvegarder l’usage du reo Tahiti. Mais cette pratique tend à disparaître...

À la paroisse protestante de Papara, l’école du dimanche se déroule exclusivement en tahitien. Mais depuis quelques années les moniteurs ont remarqué que les enfants maîtrisent de moins en moins cette langue. Pour faciliter la compréhension, les explications se font en français. « Nos enfants aujourd’hui sont plus aptes à parler le français quand ils sont à l’école du dimanche. Nous le comité, on essaie de ne plus parler français à l’école du dimanche mais on ne peut pas. On ne peut pas ne pas parler le français », regrette Ruita Motahi, présidente de l’école du dimanche de la paroisse de Papara.

À la paroisse protestante de Béthel, le culte et l’école du dimanche se déroule exclusivement en français. Mais il y a une classe en reo Tahiti dirigée par Miriama Vaitoare. Retraitée de l’éducation nationale, elle a été une des premières enseignantes de reo maohi de Polynésie. Son constat est édifiant : « C’est presque l’apprentissage d’une langue étrangère la langue tahitienne ici. De temps en temps, on passe par le français pour que l’enfant comprenne, et bien sûr qu’on restera un peu plus longtemps sur le tahitien. Comme ce sont des enfants qui connaissent déjà la lecture, qui maîtrisent très bien la langue française, pour eux c’est plutôt de la lecture, de la compréhension de texte, de la compréhension de mots. »

Ce matin tous les enfants de l’école du dimanche ont eu droit à une activité ludique, en français bien entendu. Et sous l’œil attentif d’un ancien président de l’Eglise protestante. Pour Jacques Ihorai la réappropriation de la langue tahitienne ne pourra se faire qu’avec une école entièrement « tahitianophone » : « Un enseignement dans ma langue à moi, dans la langue tahitienne, ce qu’on n’a pas. Aujourd’hui on n’a pas. Ok, on allait à l’école du dimanche. Mais ce n’était pas pour apprendre le tahitien. C’était pour apprendre l’Evangile dans la langue tahitienne. Ce n’est pas pareil ! »

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