Tu es spécialisé dans le tatouage issu des Îles Marquises. Mais finalement, le style polynésien, c’est quoi ?
« Un ensemble de plusieurs styles de tatouage. Il y a du Samoan, du Maori, du Tahitien, du Néo-Zélandais, c’est l’addition de tout ça ».
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Tu tatoues des gens qui ont les mêmes origines que toi ou plutôt des métropolitains ?
« Beaucoup de Français, et quelques tahitiens qui viennent aussi me voir, mais c’est pas l’essentiel. La tatouage polynésien c’est unique, toujours à main levée. On demande à une personne ses traits de caractère, ses histoires passées, on représente avec des motifs toutes ces choses-là. La famille, les enfants, le mariage, on représente tout, c’est toujours des pièces uniques. C’est un art qui existe depuis le 18e siècle, nos ancêtres étaient tatoués de la tête aux pieds, ça marquait leur place sociale. C’est très vaste, le style polynésien, on ne copie colle jamais ».
C’est une communauté forte, ici ?
« On se connaît tous sans même s’être jamais vus, c’est une grande famille ! On est très famille, c’est dans la culture qu’on essaie de faire partager, on fait venir tout ça en France, on est très discrets en France. On pourrait communiquer un peu plus sur des événements comme aujourd’hui, mais bon. C’est beaucoup de danseurs, de tatoueurs, de sculpteurs, on a tous de l’art dans les mains. Moi mon truc c’est les grosses pièces, des bras ou des jambes complètes, je travaille beaucoup avec des clientes femmes, qui veulent raconter leur histoire, les liens familiaux, tout ça avec beaucoup de finesse, c’est caractéristique du Polynésien ».
Tu le vois comment, le fait de tatouer beaucoup de gens qui ne sont pas issus de cette culture ?
« J’aime ça parce que je la fais découvrir et partager, je donne une part de ma culture, même si je n’ai rien d’autre à donner qu’un tatouage. J’aime l’idée du secret, les gens ne sont pas obligés de donner l’explication, et les tatouages sont impossibles à décoder, sauf pour un Polynésien qui connaît les motifs, mais ça c’est difficile ! »