Le salon des Beaux Arts explore les fonds marins polynésiens

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Publié le 05/10/2018 à 14:59 - Mise à jour le 05/10/2018 à 14:59

C’est la première fois que la société nationale des beaux-arts (SNBA) invite un photographe sous-marin à y présenter ses œuvres lors de son salon annuel, qui existe depuis 1861. Et pour cette première, elle a choisi le photographe sous-marin Vincent Truchet, qui s’est forgé un regard artistique au fil de ses plongées.

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Installé depuis 2010 en Polynésie, Vincent Truchet a photographié sous des angles nouveaux la faune sous-marine dans les lagons et les passes des Tuamotu, son terrain de jeu favori : « C’est ici que la vie sous-marine se concentre, attirée par les courants de marée charriant avec eux quantité de nutriments ». L’artiste exposera au Carrousel du Louvre à Paris deux diptyques : le premier avec des gros plans sur un requin, le deuxième consacré à une raie manta. « Que ce type de milieu de l’art s’intéresse enfin à la photographie, c’est gratifiant. Encore plus quand ils s’intéressent à la photographie sous-marine. C’est une belle surprise » déclare Vincent Truchet.

Pour saisir ces instants, le photographe s’immerge des heures et des heures sous la surface. S’il maîtrise la technique, Vincent Truchet s’appuie surtout sur ses connaissances des fonds marins et du comportement de la faune, observée au fil du temps :« J’ai pris la photo de la raie à Tikehau où j’ai vécu pendant six ans. Je plongeais quotidiennement sur un site où il y avait des raies manta qui venaient. J’ai dû passer des milliers d’heures sous l’eau à les observer. Quand elles se font nettoyer la gueule, elles ont la gueule grande ouverte, mais dès qu’elles s’approchent d’un plongeur ou d’un apnéiste, elles la referment. Il fallait donc que je trouve une technique pour qu’elles gardent la gueule ouverte tandis que je m’approchais d’elles ».

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Et de rappeler : « Bien que les photos aient tendance à sublimer la nature, il est important de rappeler que les océans sont en péril. Même en Polynésie française, pays longtemps épargné de son isolement géographique, l’empreinte de l’homme est visible, tant sur les espèces que sur leurs habitats naturels. Paul Waston, fondateur de la Sea Sheperd l’a très bien dit : ‘si l’océan meurt, nous mourrons' ».

Conquis par le bleu de l’océan, Vincent Truchet porte aussi petit à petit son regard sur la faune terrestre. D’ici la fin de l’année, il présentera son travail à Nantes, puis au 22e festival international de la photographie animalière et de nature à Montier-en Der-en novembre, avant d’être au salon des Beaux Arts à Paris en décembre, pour la faune marine cette fois.

 

Rédaction web avec Thomas Chabrol

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