Haut de 34 mètres, il est un repère incontournable pour les marins qui approchent la côte Est de Tahiti. Édifié en 1867, le phare de Mahina est en voie d’être sauvé d’une lente décrépitude. Le chantier se décline en deux volets : d’un côté, la préservation patrimoniale. De l’autre, la modernisation du système d’éclairage et de la lentille de Fresnel, comme l’explique Matthieu Peretti, responsable de l’arrondissement maritime à la DEQ.
« On va être amenés à remplacer la source lumineuse et donc à déposer la coupole et la lanterne qui chapeautent tout le phare. On est quand même à 34 mètres de hauteur et donc il va y avoir une logistique à mettre en place pour assurer cet élément. Le temps de la dépose, de démonter la lentille de Fresnel qui va être en une quinzaine d’éléments. Il y a de grosses contraintes à ce niveau. »
Les assauts du temps et la corrosion ont endommagé les peintures et le système électrique. Les travaux doivent permettre de rénover les murs et de colmater plusieurs infiltrations. L’an dernier, un diagnostic de recherche d’amiante et de plomb a déjà été effectué. Les éléments contaminés seront retirés en mars 2024. D’autres travaux ont aussi été effectués au sommet du phare.
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« Ça a commencé en novembre 2022 avec la dépollution de la cuve à mercure qui permettait de gérer le soubassement, d’assurer les rotations et de limiter le frottement. »
Pourtant vieille de plus de 150 ans, la structure ne présente pas de défauts majeurs.
Bâti sur le modèle de deux phares français, le phare de la pointe Vénus est l’œuvre des ouvriers catholiques, les bâtisseurs de la cathédrale de Mangareva.
La commune de Mahina souhaite d’ailleurs inscrire le monument sur la liste du patrimoine de l’Unesco. Le maire Damas Teuira voudrait « pousser un peu la reconnaissance de ce phare de la Pointe Vénus. J’en ai parlé déjà l’an dernier ou il y a deux ans lors de mes visites à Paris, lors du congrès des maires. On avait approché certaines personnes sur la préservation du patrimoine français. Il y a une grosse fondation qui s’en occupe et j’ai dit pourquoi pas inscrire le phare de Mahina. Je sais que des fonds peuvent être débloqués par ce biais-là. »
Les études en cours doivent permettre de décider quels matériaux et quelles méthodes seront utilisées.
Les travaux eux, devraient durer pas moins de 18 mois. Le phare de Mahina est aussi une étape incontournable pour les touristes, curieux de connaitre l’histoire des lieux.
« C’est un passage obligé puisque c’est le lieu de débarquement des premiers européens : Wallis, Bougainville, et pour les touristes, ils ont tous vu le film Les mutinés de la Bounty », raconte Fabrice Vendetti, guide touristique. C’est le lieu de débarquement de la Bounty aussi. »
L’idée pour la commune, c’est aussi d’ouvrir les portes du monument aux visiteurs et lui permettre de briller à nouveau.