Le Matavaa de retour à Ua Pou, 12 ans après

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A la veille du Matavaa o te Henua enana qui se déroulera du 16 au 19 décembre à Ua Pou, les vibrations des pahu résonnent de toutes parts à Hakahau. Cette ambiance festive appelle tous les Marquisiens à la convergence vers ce grand rassemblement culturel. Et pour les visiteurs qui ont la chance d’y assister, d’en être témoins.

Publié le 15/12/2019 à 16:08 - Mise à jour le 18/12/2019 à 9:17

A la veille du Matavaa o te Henua enana qui se déroulera du 16 au 19 décembre à Ua Pou, les vibrations des pahu résonnent de toutes parts à Hakahau. Cette ambiance festive appelle tous les Marquisiens à la convergence vers ce grand rassemblement culturel. Et pour les visiteurs qui ont la chance d’y assister, d’en être témoins.

Cet écho des pahu dans le village de Hakahau a une résonnance particulière puisqu’il marque le retour du Matavaa à Ua Pou, 12 ans après l’édition de 2007. Rappelons que l’île avait été la toute première à accueillir l’édition originelle en 1987, il y a donc 32 ans.

Partout à Hakahau, c’est l’effervescence. Véhicules, allers-retours incessant de la navette maritime Te Ata o Hiva et du cargo Tahiti Nui, mise en place de baraques de restauration à chaque coin de rue, répétition générale à toute heure pour les délégations qui affluent des autres îles du henua enana depuis jeudi.

(crédit photo : Vaea D)

Car, assurément, les vedettes du Matavaa sont bel et bien ces pahu, tambours traditionnels qui retentissent autant dans le cœur que dans le village. Ils abondent sur le quai pour les arrivées des différentes délégations à toute heure du jour et de la nuit, au collège et à la mission catholique qui accueillent les différents délégations mais également sur le tohua takuua en soirée lors des répétitions générales. Si on estime à une douzaine le nombre de pahu par délégation, on en recenserait alors en ville plus de 20 par km², soit plus que la densité moyenne de l’île !

(crédit photo : Vaea D)

Mais il n’y a pas que les pahu qui sont arrivés en nombre sur l’île pour les 4 jours de festivités. En effet, plus une place dans les différentes pensions des alentours depuis plusieurs mois, malgré les nombreux voiliers qui se pressent dans les baies de Hakahau et de Hakahetau et qui assurent un logement complémentaire. Pour pallier cette affluence considérable, le comité organisateur a permis et encadré l’hébergement chez l’habitant contre une modique participation financière. Le COMOTHE (Comité organisateur du Matava’a o te Henua Enana) a ainsi mis en place pour la première fois un contrat qui sécurise la relation hôtes/hébergés. L’appel à la population a été lancé il y a quelques semaines déjà : « Si tu as de la place chez toi : une chambre, un coin terrasse, un bungalow/une maison, une place dans ton jardin pour une tente, adresse-toi au COMOTHE. »

(crédit photo : Vaea D)

Le thème de ce 12e Matavaa est « comment la culture peut-elle contribuer à la protection et à la préservation de l’environnement ? » : la délégation de Ua Pou a choisi de représenter la légende de Vakauhi (cf encadré).

Lundi 16 décembre, jour de l’ouverture, 800 personnes réunissant l’ensemble des délégations accueilleront les visiteurs sur une danse commune : le célèbre mahau ou la danse du cochon.

VAKAUHI, LA LEGENDE CHOISIE PAR LA DELEGATION DE UA POU

Cette légende fait référence à Vakauhi qui veut partir pour Hawaiki. Pour construire sa pirogue il coupe un arbre, mais le lendemain matin, celui-ci est revenu en terre. Après plusieurs tentatives infructueuses, il décide de rester près de l’arbre coupé. La nuit venue, Les tuhuka (détenteurs du savoir, Anciens) lui soufflent qu’il n’a pas accordé suffisamment de respect aux dieux. La morale de cette légende nous enseigne que la nature doit être respectée et que pour un arbre coupé, il est nécessaire d’en planter le double pour perpétuer les ressources naturelles.

Pour suivre le déroulement du Matavaa 2019 : Matavaa o te henua enana (FB)

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