Avec « Pacifiction – Tourment sur les îles », la Polynésie s’invite au Festival de Cannes

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Tourné à Tahiti, coproduit par Archipel Production et sélectionné à Cannes, le film d’Albert Serra "Pacifiction - Tourment sur les îles" met la Polynésie sur grand écran. Pour l’équipe locale, l'heure est aux derniers réglages avant de faire leur apparition sur le tapis rouge.

Publié le 05/05/2022 à 10:00 - Mise à jour le 26/05/2022 à 16:50

Tourné à Tahiti, coproduit par Archipel Production et sélectionné à Cannes, le film d’Albert Serra "Pacifiction - Tourment sur les îles" met la Polynésie sur grand écran. Pour l’équipe locale, l'heure est aux derniers réglages avant de faire leur apparition sur le tapis rouge.


Le film « Pacifiction – Tourment sur les îles » sera présenté au festival de Cannes. Mais l’œuvre doit encore être peaufinée. Neuf mois après le tournage, acteurs et équipe technique se retrouvent au studio pour les derniers ajustements. En post-production, l’ingénieur son compense les aléas du terrain. Un micro qui frotte ou un coup de vent inopiné : l’opération de doublage est quasi inévitable.

Pour Mareva Wong, qui joue la secrétaire de Benoit Magimel dans le film, donner à nouveau la réplique rappelle des souvenirs. « Ça fait toujours plaisir de revenir, puis c’est la première fois que je vois quelques images. Ça a été une belle expérience et une belle surprise qu’Albert Serra me choisisse pour ce rôle ». La spontanéité semble être le mot d’ordre du réalisateur Catalan. Casté pour être figurante, Mareva est finalement repartie, comme d’autres, avec un rôle important. Sur le terrain, tous improvisent. Albert Serra se contente de donner quelques orientations de conduite ou d’humeur.

Mareva retrouve les équipes de tournage pour des opérations de doublage (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Cette liberté laissée aux acteurs non-professionnels comme Mareva leur a très vite permis de se sentir à l’aise aux côtés des pros. Tout comme le fait d’être entourée par une équipe compétente, qui a su « faire en sorte que tout se passe bien malgré un tournage en plein covid » selon l’actrice.

Placer la Polynésie sur la carte des territoires de tournage

Selon Laurent Jacquemin, coproducteur pour Archipel Production, « on a le potentiel. À Tahiti, il y a des tournages, du matériel, des acteurs et des techniciens qui connaissent bien le territoire et qui savent s’adapter ». Sur le tournage de « Tourment sur les îles », la moitié de l’équipe technique est locale. Même quota pour les comédiens : 11 des 22 acteurs principaux sont Polynésiens. Pour le producteur, Cannes est une réelle vitrine pour mettre en avant le savoir-faire du fenua. Et ce genre de tournage est également un atout pour l’économie locale : pour le film « Tourment sur les îles », les retombées économiques directes sont évaluées à 80 millions de Fcfp. Le film « Gauguin – Voyage de Tahiti », tourné également au fenua, avait quant à lui généré 120 millions de Fcfp de retombées.

« Il y a 10 ans, on avait un gros tournage tous les quatre ans. On voit que la fréquence augmente petit à petit. Aujourd’hui, on est en capacité d’accueillir deux gros tournages par an. L’idée est d’augmenter ce chiffre pour avoir une vraie industrie cinématographique locale », avance Laurent Jacquemin. Face à la demande de nouveaux décors et territoires, le producteur espère que la Polynésie se fera une place sur le marché, encore largement dominé par Hawaii et la Nouvelle-Zélande.

Pour concurrencer ces destinations phares du cinéma, la création d’un bureau d’accueil comme réceptacle de toutes les demandes semble nécessaire. Une mesure à accompagner d’incitation fiscale pour attirer les producteurs dans un lieu de tournage qui, certes paradisiaque, reste néanmoins onéreux.

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