Inscrire les Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO : un projet de longue haleine qui mobilise les forces vives de l’archipel depuis plus de vingt ans. Dès 1996, elles parvenaient à faire figurer le Fenua Enana sur la liste des Biens français. Une démarche renouvelée en 2010 sous la forme d’un «bien mixte en série». Deux ans plus tard, 43 sites potentiels pour le dossier de classement au patrimoine mondial sont identifiés par un séminaire d’experts réunis aux Marquises.
Pas à pas, le dossier s’échafaude… Trois étapes sont nécessaires avant de présenter une demande d’inscription à proprement parler. Une première audition devant le Centre National des Biens français au Patrimoine mondial a eu lieu en avril 2018. L’étape numéro deux, elle, est prévue dans un mois. Elle prendra également la forme d’une audition par la même entité.
Une mission d’accompagnement et d’évaluation des sites proposés, organisée fin 2019, a permis de préparer cette échéance.
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Depuis une semaine, les membres de la communauté de communes des îles Marquises (CODIM) organisent le rendez-vous fixé le 15 septembre, à Paris. Ils ont été reçus, lundi après-midi, par le ministre de la Culture et de l’Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu.
« On se prépare à présenter les études comparatives avec d’autres sites qui existent, afin de faire en sorte que le dossier Marquises, qui sera présenté d’ici deux ans, à l’UNESCO, soit très bien ficelé », indique Félix Barsinas. Le maire de Tahuata, qui vient de passer la main à la tête de la CODIM, suit la question de près. « Cette deuxième étape découle de cette rencontre qui a eu lieu avec les experts du Centre National des Biens Français, en 2018. Nous avons suivi leurs recommandations et nous présentons une deuxième mouture avec des études comparatives. C’est un dossier d’au moins 300 pages! »
9 sites ont été sélectionnés sur l’ensemble de l’archipel parmi lesquels :
- L’aire mixte marine côtière du groupe septentrional des îles inhabitées Eiao-Hatutu. Une aire qui inclut une superfcie terrestre, Motu One et la zone maritime à Hatuta’a ;
- Sur l’île de Nuku Hiva, l’aire mixte marine côtière ouest et son prolongement terrestre jusqu’aux monts Tekapo – Oomu, les vallées de Hakaui et de Hatiheu.
- À Hiva Oa, le site culturel de Upeke et la vallée de Taaoa, puis le site culturel de Iipona et la vallée de Puamau.
- À Ua Pou, l’aire mixte terrestre formée par les pics et pitons, la vallée de Haka’ohoka et la baie de Hoho’i et son prolongement marin jusqu’à l’îlot inhabité de Motu Oa.
- Et enfin Sur Fatu Hiva, l’aire mixte terrestre de la baie d’Hanavave jusqu’aux monts Touaouoho et Mounanui, les aiguilles d’Oma, et son prolongement marin côtier.
- Pour terminer par l’aire mixte terrestre et marine de Fatu Huku.
« Une petite délégation menée par notre ministre de la Culture, et moi, au titre de la CODIM, ira présenter les nouveaux travaux le 15 septembre, à Paris », explique le maire de Nuku Hiva, qui a pris la tête, la semaine dernière, de la communauté de communes. « A chaque réunion de la CODIM, on évoque le sujet. Ca prouve que c’est un dossier qui nous tient à coeur »!
« Qu’est-ce qui rend si exceptionnels les sites sélectionnés recommandés par les experts? Cette deuxième partie est très importante pour répondre à cette question. C’est comme un examen de passage. Puis le rendez-vous majeur aura lieu dans deux ans. Ensuite, je pense que chaque hakaiki devra élire des comités pour la gestion de ces biens », ajoute Félix Barsinas. « Aujourd’hui, on est fiers parce-que le référent que nous avons choisi, Edgar Tetahiotupa, s’attelle véritablement à faire en sorte que que ce projet puisse voir le jour, et qu’il fasse la fierté de notre population et de toute la Polynésie »!
« D’ici trois ans, le président de la République décidera du calendrier de dépôt de ce dossier. On formule le voeu de le sensibiliser sur cette question lors de sa prochaine visite », espère le maire de Tahuata.