Paul O’Connord est un sculpteur de renom dans l’archipel des Marquises. Une réputation qu’il s’est forgée en 30 années de pratique quotidienne. Aujourd’hui au sommet de son art, il se souvient de ses débuts, de ces quelques mois de formation qu’il a passé avec Kapiri Bonno l’ancien, son voisin.
« Je faisais un peu de coprah, je passais à côté de chez mon cousin, Gabriel Bonno, Kapiri. Il m’a donné quelques conseils, appris à sculpter pendant quelques mois, et surtout à donner des coups de gouge. Et puis c’était parti », se souvient-il.

Comme tous les sculpteurs de l’île, Paul crée de petites pièces, de petits tiki, des ukulele, plus faciles à transporter pour les touristes. Mais ce qui démarque Paul des autres artistes de Hiva Oa, et ce qui lui permet de vivre, ce sont les commandes spéciales, des pièces uniques, de véritables œuvres d’art qui nécessitent jusqu’à 3 mois de travail. Malheureusement, depuis la crise sanitaire, beaucoup de clients se sont désistés. Les commandes ont chuté.
« Avec ce covid, c’est pas évident pour la sculpture, il faut se serrer la ceinture comme on dit, souffle-t-il. Mais on s’accroche. Et puis j’ai aussi mon fils qui m’aide un peu ces temps-ci, donc ça va. »

Malgré la baisse des commandes, Paul O’Connord continue de sculpter et surtout de créer des pièces de plus en plus belles. À 50 ans, ce sculpteur hors pair est prêt à partager sa passion avec les jeunes de son village, exactement comme les anciens l’ont fait avec lui, il y a 30 ans.