Heiva i Tahiti : « Le jury est sensible à ce qui va ramener nos jeunes à Tahiti, nos origines »

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Afin d'en savoir davantage sur la nouvelle édition du Heiva i Tahiti, Jean-Marie Biret, jury dédié aux danses traditionnelles du Heiva i Tahiti 2019 pour la deuxième année consécutive, était l'invité de notre journal télévisé.

Publié le 03/07/2019 à 11:39 - Mise à jour le 07/02/2020 à 10:27

Afin d'en savoir davantage sur la nouvelle édition du Heiva i Tahiti, Jean-Marie Biret, jury dédié aux danses traditionnelles du Heiva i Tahiti 2019 pour la deuxième année consécutive, était l'invité de notre journal télévisé.

Dans quel état d’esprit entamez-vous ce Heiva i  Tahiti ?

« Il est différent de celui de l’année dernière, et moi-même j’ai mûri un peu, entre temps. J’étais innocent l’année dernière. J’ai reçu toutes ces soirées comme des cadeaux de notre Pays, de tous ces artistes qui viennent présenter ce qu’ils ont de plus beau, pour partager surtout, je crois d’abord. Cette année, je suis peut-être un peu plus critique, mais je pense que c’est un peu ma fonction. »

On a eu l’occasion de découvrir le travail des troupes dans nos journaux télévisés ces dernières semaines. Elles ont choisi des thèmes poignants et inspirants. On a pu voir, comme chaque année, le travail et la sueur fournis depuis plusieurs mois par les danseurs et les musiciens pour atteindre un niveau d’excellence. Sur quels critères serez-vous particulièrement attentif ? Que vont devoir faire les groupes pour gagner ou monter sur le podium, et séduire le jury que vous représentez ce soir ?

« C’est dur. Je ne sais pas si on peut séduire le jury. Je veux dire par là que nous sommes soumis à des règles et nous avons été choisis pour que ces règles soient respectées, pour tout le monde. Il me semble quand même pouvoir dire que le jury est sensible à ce qui vient de Tahiti, ce qui va ramener nos jeunes à Tahiti, nos origines. Il y a des thèmes qui sont plutôt modernes. Et je dis ça aujourd’hui et peut-être que le soir des résultats on aura choisi autre chose. (…) On ne se prend pas pour des gardiens de la culture, mais on ressent que c’est un peu notre fonction aussi quand même. »

Et si vous êtes ému, touché par une prestation, est-ce que vous arriverez à mettre le règlement, les critères, de côté quand même ?

« On ne les met pas de côté. Avec le règlement, si on est touché, il y a certaines cases où j’aurai la possibilité de mettre un peu plus de points. »

Mais il va falloir rester fidèle aux critères...

« Toujours. Le plus possible, parce qu’on reste des humains aussi. »

Vous avez eu l’occasion d’aller voir les groupes répéter. Ils sont aussi passés devant vous lors d’une répétition générale il y a quelques jours. Qu’est-ce que vous aviez à leur reprocher ?

« Notre mission, quand on va les voir sur leur terrain, c’est de vérifier qu’ils soient bien dans le cadre du règlement afin qu’ils ne perdent pas de points bêtement. Parce que souvent, les artistes ne lisent pas toujours le règlement. Ils sont là pour s’exprimer, pour partager ce en quoi ils croient. (…) Ensuite, quand ils viennent à To’ata pour la répétition générale, nous sommes souvent très surpris par la quantité et la qualité de travail qu’ils ont pu effectuer pour venir dans les règles et parfaire leur travail. C’est émouvant de voir ça, des gens qui travaillent autant »

Chaque année, on n’échappe pas aux polémiques du Heiva, c’est presque une tradition. Cette année, on a beaucoup parlé de l’âge, notamment du choix de Coco de faire danser des jeunes danseurs au mépris du règlement. Quel est votre regard sur ce point précis du règlement concernant l’âge des danseurs ?

« Il me semble qu’il est animé de l’envie de mettre en avant la jeunesse de notre Pays. C’est quelque chose que nous partageons tous. Nous les aimons tous, nos enfants. Nous sommes toujours en admiration quand les artistes sont très jeunes. Mais comme je le disais tout à l’heure, nous sommes soumis à un règlement que tous les artistes ont voté et ont signé. Et ils nous ont mis à cette place-là pour le faire respecter, avec le plus d’humanité possible. »

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