Hei Tahiti dévoile l’âme de Pirae

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Une année sans Heiva, mais pas sans 'ori. La troupe de Tiare Trompette ne s’est pas assoupie pendant le confinement. Elle porte un projet à la fois artistique, historique, social et culturel. Retour en images sur Pare nui i te va’a vaevae, son spectacle présenté mercredi, en apothéose du festival Fa’aiho de la Maison de la culture.

Publié le 17/09/2020 à 0:28 - Mise à jour le 17/09/2020 à 14:39

Une année sans Heiva, mais pas sans 'ori. La troupe de Tiare Trompette ne s’est pas assoupie pendant le confinement. Elle porte un projet à la fois artistique, historique, social et culturel. Retour en images sur Pare nui i te va’a vaevae, son spectacle présenté mercredi, en apothéose du festival Fa’aiho de la Maison de la culture.

Plusieurs mois qu’il n’y avait pas eu le moindre more virevoltant sur la scène du Grand Théâtre, ni même à To’ata. Hei Tahiti vient combler ce vide, et bien plus encore. Il ne s’agit pas d’un succédané de Heiva. Mais plutôt d’une plongée dans la mémoire des matahiapo de Pirae.

Les chants ne sont donc pas des himene, mais des chants populaires du milieu du XX° siècle. Une époque pas si lointaine… et pourtant presque oubliée. Grâce à ces papis et mamies, ces chants joyeux, aux prémices du rock ‘n roll, ne résonnent plus seulement dans les fare de Pirae.

Le mérite en revient aussi à Yann Paa. Avec sa « pirogue au mille jambes », l’auteur prolifique a su extraire l’âme de la commune : ses mots donnent corps aux légendes, à la vie propre de chaque quartier, de chaque vallée de Pirae. Et pour les servir, danseurs et danseuses jaillissent de la scène pour plonger vers le public, comme elles le feraient dans le lagon du Taaone.

Ce n’est pas qu’un spectacle. C’est le point de départ d’un projet de longue haleine : la transmission des savoirs de Pirae, des anciennes générations vers celles qui vont leur succéder. Les chants seront enregistrés, et certains produits dans les écoles. Pirae va aussi danser. Et Tiare Trompette n’en fait pas mystère : « Ce sera aussi un vivier de nouveaux danseurs pour notre troupe ! »

Mais revenons au spectacle. L’orchestre mené par Jeff Tanerii frappe fort et juste. Les costumes n’ont rien à envier au Heiva. Danses, chants populaires, mais aussi saynètes, comme une partie de pêche traditionnelle, s’enchaînent sans temps mort. Les voix des matahiapo retrouvent leur jeunesse, et ceux qui ont sans doute écumé la piste du Quinn’s ont encore une belle énergie.

Le Grand théâtre respecte bien sûr les mesures barrières et ne propose à la vente qu’un siège sur deux. Pourtant, il restait encore des places mercredi. Peur de la Covid ? Horaire un peu tardif en semaine ? Si l’odeur du miri et le son des faatete vous ont manqué en juillet, ne ratez pas votre ultime chance de combler ces frustrations, ce jeudi à 20 heures.

Le thème, signé Yann Paa :

Honneur à l’éclatante saison
Le « pua » qui s’épanouit
sur le mont Temahue
Manifeste en moi la beauté
éclatante de Pīra’e
La petite brise d’Aora’i,
soulève la compassion
odoriférante de ma terre !
Sterne grise, sterne blanche
Voici Pare nui la pirogue
aux mille jambes
Temahue à la terre rouge,
est la montagne qui s’érige à l’Est
Empreinte du guerrier Tehana
Celui qui garde avec bienveillance la passe
de Taunoa, portes du grand fort de Pīra’e !
Entrez en paix,
avancez avec déférence !
Que vos offrandes sur le sable de Ta’aone
En font l’hommage au marae Taputapuatea iti,
érigé en l’honneur du ‘ari’i Pōmare !
La pluie qui tombe de Matafāura,
est le bruit régulier qui jaillit de Ta’aone
C’est la rosée d’Arataha,
qui se dépose délicatement sur Pare
Mais prenez garde lorsque frappe la lance de Pare
Elle agite et tourmente les eaux
Vai poa, vai ma’a, vai nahoata
Paha’apiti est le vent qui souffle à Arahiri
Arahiri aux poissons qui s’agitent,
la pointe qui se jette vers la mer
Mais lorsque se lève le vent de Niuhiti
Il se lève pour rafraîchir ma tendre terre.
Le grand fort de Pira’e,
la pirogue aux mille jambes.  


Manavā te u’i tapairu
‘ūa’a te pua i TEMAHUE
Tiare mana’ona’ohia
te ‘una’una ïa o Pīra’e
Te hupe iti Aora’i,
tāhiri i te no’ano’a
‘O te aroha ïa ‘o tō’u nei ‘āi’a !
Pira’e uri, Pira’e tea
Pare nui i te va’a vaevae
Temahue i te araea ‘ura,
te mou’a fa’atoro i te hitia’a o te ra
Ta’ahira’a ‘avae ‘o te ‘aito ra o Tehana !
Vāhi hipahipara’a ïa i te ava Taunoa,
te ‘ūputa o te pare nui nō Pīra’e !
‘A tomo mai ma te hau,
‘E hō ma te tura i tai !
‘Ia tau te marotai i ni’a i te one Ta’aone
‘Ei tapu i te marae Taputapuatea iti,
i te aroha ha’atau i te ari’i Pōmare !
Te ua e topa nō Matafāura,
‘o te vavā ti’a mai i Ta’aone
‘o te hupe tāpo’i nō Arataha,
tāpo’ipo’i ia Pare ē
‘E ara ra ia tōtō te ‘ōmore ‘o Pare
Taparuru te vai ‘e tū
Vai poa, vai ma’a, vai Nahoata
Paha’apiti te mata’i pūpuhi i Arahiri
Arahiri teie i te i’a hiri,
‘e horohoro tāora te fenua
‘Ia puhihau mai ra te mata’i Niuhiti
‘E tāhiri ïa i tō’u nei ‘ai’a iti !
‘O Pira’e, te Pare nui i te va’a vaevae !

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