François Bourcier, « il est important que l’art aborde des sujets qui sont restés dans l’ombre »

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Publié le 25/09/2016 à 8:27 - Mise à jour le 25/09/2016 à 8:27

« II est important que l’art aborde des sujets qui sont restés dans l’ombre ou qui font polémiques (…). On préfère oublier les périodes qui ne sont pas glorieuses. On les oublie » assure François Bourcier. Pour lui, le fait d’enfouir au plus profond de sa mémoire ces périodes troubles de l’histoire, ne sert à rien. « C’est comme enfuir les déchets nucléaires. A un moment donné ca ressortira ».  

Avant d’entamer des recherches sur le fait nucléaire en Polynésie,  il ne se rendait pas compte de « l’immensité de la chose, des conséquences écologiques et physiologiques sur la population. »  Pour le metteur en scène, Il est devenu important de « relayer le plus possible, les faits et le vivant. Autant de la part du gouvernement français de l’époque, de la part de l’armée, des appelés du contingent et bien sur de la part de la société polynésienne, et des travailleurs qui sont allé à Mururoa »

Rester impartial est difficile quand on aborde ce type de sujet, « on sait maintenant le danger du nucléaire, avec Tchernobyl,  Fukushima, ce que cela produire comme désastre écologique et sur la santé. » Pour François Bourcier, « Quand il n’y a pas de sens à quelque chose, l’homme devient fou ». « Ne pas donner de réponses à  des pourquoi, (…) c’est ennuyeux, et je pense que le théâtre peut donner du sens. »

A la question d’un internaute lui demandant « comment fait on pour faire d’un fait de société comme le nucléaire, une œuvre artistique? », l’homme de théâtre répond. « Après avoir compilé durant trois ans, lettres, témoignage etc.. on a fait appel à un auteur, pour retrouver le présent de l’époque. Sinon cela devient une conférence et cela n’a aucun intérêt. Ceux qui ont fait l’histoire de cette époque, deviennent vivants.. Sont vivants. Et là, seul le théâtre peut parvenir à cela ».

Quant à la question d’un autre internaute lui demandant si selon lui, « l’église Protestante a-t-elle raison de considérer le fait nucléaire comme un crime contre l’humanité », François Bourcier indique « c’est très complexe (…) l’intérêt de déposer un recours de cette nature là, (…) peut surtout permettre de mettre la lumière sur une période passée sous silence par les politiques (…). Ca c’est sur. »

La pièce, Les Champignons de Paris, se jouera du 30 septembre au 9 octobre prochain sur la scène du petit théâtre de la Maison de la culture.
 

L’intervew de François Bourcier par Tamara Sentis

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